La Syrie et l'Iran en deuil alors que les pays du Moyen-Orient condamnent l'attaque israélienne contre la mission iranienne en Syrie (SYNTHESE)

Le président syrien Bachar el-Assad a présenté mardi ses condoléances à son homologue iranien Ebrahim Raïssi pour déplorer la mort de conseillers militaires iraniens lors d'une frappe israélienne sur le bâtiment du consulat iranien à Damas, a rapporté l'agence de presse syrienne SANA.

Lors d'un appel téléphonique, M. Assad a exprimé sa profonde sympathie aux familles des conseillers tués et au peuple iranien, condamnant l'attaque en la qualifiant d'un acte de violence contre les civils.

Il a également accusé Israël de continuer à exercer la violence et la brutalité dans la région, citant en outre le conflit en cours à Gaza comme preuve des "intentions malveillantes" d'Israël.

Le ministère syrien de la Défense a indiqué que lundi, vers 17H00, heure locale (14H00 GMT), les forces israéliennes ont effectué un tir de missile depuis le plateau du Golan syrien occupé, visant le bâtiment du consulat de l'ambassade d'Iran à Damas.

Le ministère syrien de la Santé a signalé mardi que quatre Syriens avaient été tués et 13 autres blessés dans l'attaque, tandis que la partie iranienne a confirmé la mort de sept Iraniens, dont deux commandants.

L'Iran a promis de riposter à cette attaque. Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a promis de se venger de l'attaque, et le président Raïssi a averti que "les auteurs et les partisans de ce grand crime [...] seront punis pour leur acte honteux", a rapporté l'agence de presse officielle iranienne IRNA.

Cet incident marque une grave détérioration de la situation déjà instable au Moyen-Orient, et de nombreux pays ont exprimé leur inquiétude et lancé un appel au calme.

L'Arabie saoudite, qui a rétabli un lien diplomatique avec l'Iran à la suite de pourparlers de paix organisé par Beijing en mars 2023, a condamné l'attaque mardi, affirmant que Riyad rejetait catégoriquement le fait que des installations diplomatiques soient prises pour cible.

La Turquie a également dénoncé mardi l'attaque israélienne et a déploré le fait qu'elle pourrait conduire à un conflit plus large dans la région.

"Nous craignons que cette action ne dégénère en un conflit affectant l'ensemble de la région", a averti le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

L'action d'Israël "s'ajoute à ses récentes violations du droit international", a ajouté le ministère, appelant toutes les parties concernées à "agir avec bon sens et retenue et à respecter le droit international".

Dans un communiqué, le ministère tunisien des Affaires étrangères a qualifié l'attaque de violation flagrante de la souveraineté syrienne et des normes internationales et s'est engagé à faire preuve de solidarité avec la Syrie contre toute menace pesant sur sa sécurité et son intégrité territoriale.

La diplomatie libyenne a également dénoncé la frappe aérienne, la considérant comme une violation de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques et des normes diplomatiques.

Des pays du Moyen-Orient comme l'Egypte, le Qatar, le Koweït et le Liban ont eux aussi condamné l'attaque et présenté leurs condoléances à la Syrie et à l'Iran.