L'ONU poursuit ses livraisons d'aide malgré le fait que des bandes criminelles haïtiennes s'en prennent à des écoles et à des centres de santé

Les humanitaires de l'ONU ont déclaré jeudi qu'ils continuaient à fournir de l'aide, avec leurs partenaires, aux Haïtiens malgré la recrudescence de la violence meurtrière des bandes criminelles armées qui vise même les écoles et les établissements de santé.

"Notre réponse se poursuit alors que la situation sur le terrain reste tendue et volatile", a déclaré le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). "Les écoles et les élèves de Port-au-Prince paient un lourd tribut à la violence actuelle".

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a condamné l'incendie criminel d'une école qui a eu lieu lundi, privant plus de 1.000 enfants de leur droit à l'éducation. Il estime que plus de 1.000 écoles ont fermé ou suspendu leurs cours en raison des violences et de l'insécurité récentes.

Le fonds signale que le secteur de la santé a été gravement touché, au moins la moitié des établissements sanitaires de la zone métropolitaine de Port-au-Prince étant soit fermés, soit gravement perturbés.

L'UNICEF et ses partenaires ont mené plus de 700 consultations médicales dans les sites de déplacement au cours des deux dernières semaines. Entre le 18 et le 25 mars, le fonds a déclaré avoir apporté un soutien psychosocial à plus de 600 enfants dans les sites de déplacement.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) poursuit son plan de repas chauds quotidiens pour les personnes déplacées à Port-au-Prince, atteignant le plus grand nombre de personnes en une seule journée mercredi. L'agence a distribué 22.000 repas.

"Grâce à nos partenaires locaux, le PAM a pu accéder à dix nouveaux sites pour les personnes déplacées", a signalé l'agence. "Depuis le début du mois de mars, le PAM et ses partenaires ont distribué à plus de 54.000 personnes déplacées plus de 263.000 repas chauds sur 38 sites différents.

Par ailleurs, depuis début mars, plus de 2 millions de litres d'eau potable ont été distribués par les partenaires du PAM, touchant 60.000 personnes déplacées sur 29 sites.

Le PAM a indiqué avoir été en mesure d'obtenir le soutien des donateurs pour poursuivre les distributions de repas chauds à court terme. Cependant, l'aide d'urgence du PAM est menacée pour les prochains mois sans un soutien continu.

L'agence a dit avoir besoin de 61 millions de dollars au cours des six prochains mois pour ses activités d'urgence, y compris les distributions de repas chauds. Le déficit global de financement est d'environ 103 millions de dollars pour les six prochains mois.

L'OCHA a averti que les événements récents limitent l'accès des populations aux services sociaux essentiels. La violence entrave également les opérations d'aide, notamment l'accès à un port où des fournitures humanitaires risquent d'être pillées.

"Comme nous l'avons dit à maintes reprises, nous avons besoin d'un accès sûr et sans entrave aux personnes dans le besoin, ainsi que d'un financement urgent et flexible", a recommandé Stéphane Dujarric, porte-parole principal du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. "Le Plan de réponse humanitaire pour Haïti, qui prévoit 674 millions de dollars, n'est actuellement financé qu'à hauteur de 6,6%, ce qui signifie que nous n'avons que 45 millions de dollars dans la caisse".

Le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme à Genève a noté jeudi que plus de 1.500 personnes en Haïti ont été tuées dans des violences commises par des gangs cette année.