La Cour suprême des Etats-Unis autorise le Texas à appliquer sa loi controversée sur l'immigration
La Cour suprême des Etats-Unis, à majorité conservatrice, a rejeté mardi une demande d'urgence de l'administration du président Joe Biden et permis ainsi à l'Etat du Texas d'appliquer temporairement sa loi controversée autorisant la police texane à arrêter les migrants qui franchissent illégalement la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.
En conséquence, la loi de l'Etat peut entrer en vigueur alors que le contentieux se poursuit devant les juridictions inférieures, ce qui signifie que la bataille juridique n'est pas terminée et que la loi pourrait encore être bloquée à une date ultérieure.
Le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a salué la décision de justice, la qualifiant "d'évolution clairement positive".
La secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré dans un communiqué que la loi "ne rendra pas seulement les communautés du Texas moins sûres, mais qu'elle alourdira également la tâche des forces de l'ordre et sèmera le chaos et la confusion à notre frontière méridionale".
"La Cour donne son feu vert à une loi qui va bouleverser l'équilibre des pouvoirs entre le gouvernement fédéral et l'Etat et semer le chaos", a écrit la juge libérale Sonia Sotomayor dans une opinion dissidente.
L'administration Biden avait fait valoir que l'application de la législation sur l'immigration relevait exclusivement de la compétence du gouvernement fédéral.
Les groupes de défense des droits des immigrés ont intenté une action en justice contre la loi texane le lendemain de sa signature par M. Abbott en décembre dernier.
Selon les plaignants, la loi viole la Constitution fédérale puisque le Congrès a donné au gouvernement fédéral l'autorité exclusive en matière d'application de la législation sur l'immigration. Elle empêchera également les immigrants de demander l'asile dans le pays, un droit civil qu'ils possèdent quelle que soit la manière dont ils sont entrés aux Etats-Unis.
L'American Civil Liberties Union (ACLU) et le Texas Civil Rights Project ont déposé une plainte devant un tribunal fédéral d'Austin au nom du comté d'El Paso, le plus grand comté frontalier du Texas, ainsi que de deux autres organisations de défense des droits des immigrants : le Las Americas Immigrant Advocacy Center, basé à El Paso, et l'American Gateways, basé à Austin.
