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RDC : les militaires régionaux cherchent une stratégie coordonnée pour contrer les offensives du M23 (PAPIER GENERAL)

Par : Lisa |  Mots clés : RDC,sécurité,crise,M23,SADC
French.china.org.cn | Mis à jour le 02-03-2024
Agence de presse Xinhua | 02. 03. 2024

La situation reste toujours fragile dans la partie est de la République démocratique du Congo (RDC), où les chefs d'état-major de cinq pays se réunissent depuis des jours pour trouver "une stratégie militaire coordonnée" afin de mettre fin aux hostilités qui font peser le risque d'une extension du conflit à l'échelle régionale, notamment provoquées par les offensives meurtrières de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23).


L'URGENCE D'UNE STRATEGIE MILITAIRE


Depuis plusieurs jours, les chefs d'état-major de cinq pays, à savoir la RDC, la Tanzanie, le Malawi, l'Afrique du Sud et le Burundi, se sont réunis à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu (est de la RDC), pour évaluer et renforcer les opérations conjointes face aux hostilités violentes et meurtrières opposant les militaires congolais aux rebelles du M23 depuis plusieurs mois, notamment autour de la cité stratégique de Sake, considérée comme le dernier verrou vers la ville de Goma.

C'est autour de cette cité stratégique de Sake que l'armée congolaise, avec ses partenaires dont les éléments militaires déployés dans le cadre de la Force de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie, le Malawi et l'Afrique du Sud sont membres, ont installé de l'artillerie lourde pour stopper l'avancée du M23, qui occupe encore plusieurs sites dans les montagnes qui surplombent la cité.

Pour les autorités militaires de la RDC, cette rencontre marque un moment décisif dans les efforts régionaux visant à stabiliser définitivement cette région instable troublée par les hostilités, qui, selon la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU en RDC, Bintou Keita, font "peser le risque d'une extension du conflit à l'échelle régionale".

"La présence de ces personnalités militaires souligne l'engagement régional en faveur de la paix et de la sécurité. C'est également le sens de l'esprit de collaboration des forces de la SADC", s'est félicité un officiel de l'armée congolaise vendredi auprès de Xinhua à Goma.

Selon le gouvernement de l'Angola, dont le président Joao Lourenço prend actuellement la présidence tournante de la SADC, la Tanzanie, le Malawi et l'Afrique du Sud ont déjà déployé des soldats dans l'est de la RDC, dans le cadre d'une opération conjointe de la SADC, qui se dote, ont précisé les armées congolaises, d'une mission offensive face aux rebelles, en particulier le M23.

L'objectif principal de cette rencontre est de relever les défis urgents posés par les rebelles du M23 et leurs partisans, a expliqué à Xinhua un officiel présent dans cette rencontre à huis clos, soulignant la détermination collective de la SADC et de ses partenaires à soutenir les armées congolaises pour mettre fin à l'activisme de cette rébellion dans la région.

Après plusieurs heures de discussions à huis clos vendredi, des sources auprès du commandement congolais ont souligné que la réunion avait lourdement insisté sur l'urgence d'une stratégie militaire coordonnée pour contrer les agressions et restaurer la stabilité dans la région.


SITUATION VOLATILE SUR LE TERRAIN


Alors que la SADC se mobilise pour les opérations sur le terrain, la situation dans la zone de Sake reste très volatile du fait des dizaines de bombes larguées chaque jour par les rebelles depuis les montagnes qui surplombent la cité.

Dans la journée de jeudi, quatre personnes, dont un militaire tanzanien déployé dans le cadre de la mission de la SADC, ont été grièvement blessées à Sake par une des bombes tirées par les rebelles sur la base militaire et les villages environnants. Des sources locales ont rapporté que deux véhicules blindés, appartenant au contingent tanzanien de la SADC, avaient été visés par des tirs de bombes lors d'une mission de reconnaissance.

Vendredi, une dizaine de bombes ont encore été tirées par les rebelles, faisant des blessés et tuant au moins trois civils, peu avant l'arrivée à Mubambiro, à l'entrée est de la cité de Sake, des chefs d'état-major pour une inspection sur le terrain.

Pour le porte-parole militaire congolais, le général Sylvain Ekenge, ces attaques à la bombe ne découragent pas pour autant la détermination de l'armée congolaise et des chefs d'états-majors généraux des pays contributeurs de la mission, en séjour dans la région.

"Les terroristes ont tenté de les en empêcher, en larguant des bombes, mais ne sont pas parvenus à bout de la détermination des chefs des forces de défense qui sont arrivés à Mubambiro et ont peaufiné des stratégies pour mettre à bout l'activisme de ces terroristes des M23", a affirmé le général Ekenge.

Dans un communiqué de presse publié mi-février, le HCR, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, s'est dite préoccupée du sort d'environ 135.000 personnes déplacées internes ayant fui Sake vers Goma, à la suite des bombardements de sites civils, notamment sur le site de Zaina à Sake et sur le site de Lushagala à Goma, où près de 65.000 personnes déplacées ont trouvé refuge, ce qui suscite de vives inquiétudes quant à leur sécurité.

Selon le HCR, les bombardements aveugles amplifient la pression exercée sur des ressources déjà limitées pour accueillir 800.000 personnes déplacées à l'intérieur de la région et 2,5 millions de déplacés dans la province du Nord-Kivu.

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) a déclaré avoir renforcé sa présence à Goma, en raison de cette nouvelle escalade des hostilités. "Cet effort témoigne de la ferme détermination de la force à protéger les civils de Goma et de Sake", a déclaré le porte-parole militaire de la MONUSCO, le lieutenant-colonel Mensah Kadagni.

Les offensives du M23 ont provoqué et alimenté un bras de fer diplomatique entre la RDC et le Rwanda. Les autorités de la RDC accusent le Rwanda d'avoir soutenu les rebelles du M23. Kigali, tout en démentant toute allégation de soutien au M23, a accusé en retour l'armée congolaise de soutenir les restes des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), responsables du génocide de 1994.

Le gouvernement angolais a révélé la potentialité d'un dialogue direct entre les deux présidents de la RDC et du Rwanda, à l'issue d'une rencontre fin février à Luanda entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue angolais Joao Lourenço, médiateur désigné, sur la situation de paix et de sécurité qui prévaut dans la région orientale de la RDC.

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Source: Agence de presse Xinhua
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