share

L'aube de la renaissance

Par : Laura |  Mots clés :
French.china.org.cn | Mis à jour le 29-12-2023
Chinafrique | 29. 12. 2023

Déclenchée au XVIIIe siècle, la première révolution industrielle a initié une ère de modernisation mondiale, entraînant d’importantes mutations économiques, sociales et culturelles. Des études démontrent que l’industrialisation contribue significativement à rehausser le niveau et la qualité de vie. Au cœur de cette transformation se trouve l’évolution économique et technologique, propulsant le processus de modernisation.

Dans son parcours vers la modernisation, la Chine a intensifié son processus d’industrialisation, s’établissant comme le premier fabricant mondial depuis 2010. Entre 1990 et 2022, la contribution de son secteur manufacturier au PIB a grimpé de 15,7 % à 28,3 %. Cette industrialisation constitue le pilier de l’amélioration des conditions de vie des 1,4 milliard de citoyens chinois, comme en témoigne l’augmentation de leur indice de développement humain de 0,41 en 1978 à 0,77 en 2021.

L’Afrique, regroupant un nombre élevé de pays en développement et abritant la population la plus jeune au monde, œuvre depuis des décennies à son industrialisation. Cet effort vise à stimuler la croissance économique, créer des emplois et accroître les revenus. L’Union africaine, dans son Agenda 2063 intitulé « L’Afrique que nous voulons », souligne l’urgence d’une industrialisation accélérée pour atteindre ces objectifs.

Pour répondre aux besoins de développement de l’Afrique, la Chine a introduit, lors du Dialogue des dirigeants Chine-Afrique en Afrique du Sud le 24 août 2023, une initiative destinée à favoriser l’industrialisation africaine. Cette initiative vise non seulement à fournir un soutien concret pour l’industrialisation du continent, mais aussi à renforcer la coopération sino-africaine. L’expérience de la Chine en matière d’industrialisation, notamment dans le secteur agricole, pourrait s’avérer précieuse pour l’Afrique.

La Chine a mis l’accent sur le développement agricole, promouvant l’utilisation de technologies modernes et l’amélioration des systèmes de production et de distribution. Cette hausse de productivité a non seulement assuré une sécurité alimentaire, mais a également libéré une main-d’œuvre excédentaire vers des zones où l’industrie manufacturière et les services offrent de nouvelles perspectives d’emploi, notamment pour les travailleurs migrants.

En exploitant les avantages géographiques, économiques et sociaux de différentes régions, la Chine a établi des pôles industriels stratégiques, les connectant efficacement aux marchés mondiaux et les intégrant dans les réseaux internationaux de production. Cela a également permis d’attirer investissements, talents et technologies. Un exemple notable est Shenzhen, au Guangdong, la première zone économique spéciale chinoise grâce à sa proximité avec Hong Kong. En seulement quarante ans, ce qui était autrefois un village de pêcheurs s’est transformé en un centre d’innovation mondial avec des industries de pointe, des chaînes d’approvisionnement sophistiquées et des services en logistique et finance.

Parallèlement, le gouvernement chinois s’attache à créer un environnement sécurisé, stable et respectueux de l’État de droit. Il encourage les autorités locales à expérimenter et évaluer des stratégies de développement adaptées, tout en renforçant les infrastructures, en établissant des parcs industriels pour bénéficier d’économies d’échelle et en améliorant la gestion administrative pour simplifier les activités commerciales.

Pour finir, la Chine a réalisé d’importants investissements dans les technologies numériques afin de révolutionner ses industries traditionnelles et de créer de nouveaux secteurs. Les plateformes de commerce électronique, par exemple, ont non seulement comblé le fossé entre l’offre et la demande en zones urbaines et rurales, mais ont aussi engendré de nouvelles opportunités d’emploi dans l’analyse de données, le marketing en ligne, la livraison et le service clientèle, offrant ainsi des débouchés professionnels aux migrants et jeunes diplômés.

Priorités de coopération

Dans le futur, la coopération sino-africaine en matière d’industrialisation pourrait s’intensifier.

Ensemble, la Chine et l’Afrique pourraient accentuer la modernisation agricole, jetant des bases solides pour l’industrialisation. La Chine peut contribuer à cette transformation en aidant l’Afrique à adopter des technologies agricoles avancées, modernisant ainsi la production et renforçant la sécurité alimentaire.

Ensuite, une collaboration sino-africaine peut se concrétiser dans le développement de parcs industriels et de zones économiques spéciales, sélectionnées selon les ressources locales et leur capacité à générer des emplois pour les migrants et les populations locales. Cette démarche nécessite la construction et la modernisation d’infrastructures, l’établissement de liens avec les marchés mondiaux, les réseaux de production et la coordination entre différentes entreprises.

Le secteur numérique offre également un vaste champ de coopération. La Chine et les pays africains pourraient unir leurs efforts pour favoriser l’intégration des technologies numériques, visant ainsi à revitaliser les industries traditionnelles, à en créer de nouvelles, et à bâtir des infrastructures adaptées à l’ère de l’industrialisation. Ils peuvent ensemble promouvoir la numérisation des services publics, développer le commerce électronique, les paiements numériques, l’éducation en ligne, et les transports intelligents, créant ainsi des emplois, augmentant l’efficacité des entreprises et améliorant le quotidien des habitants.

Il est essentiel d’élargir le partage des connaissances et l’apprentissage mutuel. Les réseaux de développement impliquant gouvernements, groupes de réflexion, universités, entreprises et organisations sociales entre la Chine et l’Afrique doivent être consolidés pour renforcer la compréhension réciproque. De plus, il est crucial d’améliorer l’enseignement supérieur et professionnel en Afrique pour développer les compétences et capacités nécessaires à l’industrialisation. Dans cette optique, les ateliers Luban, présents dans près d’une douzaine de pays africains, jouent un rôle notable en formant de nombreux professionnels locaux qui contribuent aux projets industriels de leurs pays.

L’auteure est Chercheuse principale et vice-présidente du Centre de connaissances internationales pour le développement.


Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source: Chinafrique
Retournez en haut de la page