Côte d'Ivoire : création de "sanctuaires d'éléphants" pour protéger le symbole du pays en voie d'extinction (SYNTHESE)
Le gouvernement ivoirien a annoncé la création de "sanctuaires d'éléphants" pour protéger cette espèce faunique, emblème de la Côte d'Ivoire.
Selon un communiqué du conseil des ministres tenu mercredi à Abidjan, le gouvernement a adopté un projet de loi relatif à la protection des éléphants menacés d'extinction.
"Ce projet de loi traduit la volonté de l'Etat de protéger durablement l'éléphant, espèce faunique menacée d'extinction dans le pays en raison notamment du braconnage et de la destruction de son habitat naturel", indique le communiqué.
Le gouvernement prévoit, à cet effet, des "sanctuaires d'éléphants", c'est-à-dire des "refuges vitaux" pour les éléphants constitués de parcs nationaux et de réserves naturelles ou forêts classées.
A partir de ces "refuges vitaux" seront lancés des programmes de réhabilitation des populations d'éléphants dans le pays avec des "moyens innovants" de protection, de reproduction et de conservation de l'espèce, a déclaré le gouvernement.
Les programmes comprennent, entre autres, la création de centres d'information sur les éléphants, l'éducation sur la protection des éléphants dans les programmes scolaires et la mise en place de compensations financières des dommages causés par les éléphants.
Ces programmes devraient "inverser la tendance de disparition et garantir la survie de cette espèce faunique à forte valeur symbolique et culturelle" pour le pays, a estimé le gouvernement.
Par ailleurs, le gouvernement a élaboré un projet de loi pour "renforcer l'application" de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) en Côte d'Ivoire.
La population d'éléphants de plus de 100.000 individus dans les années 1960 est tombée à 1.100 individus en 1990 avant de descendre à moins de 500 aujourd'hui, selon le ministère ivoirien des Eaux et Forêts.
A noter que la Côte d'Ivoire compte 231 forêts classées, huit parcs nationaux, six réserves naturelles et 16 réserves botaniques.
La majorité de ces aires protégées ont perdu leurs populations d'éléphants en raison du manque de mesures de conservation, de l'expansion démographique et de l'urbanisation sans compter le braconnage et la conversion des aires protégées en plantations, ont fait remarquer des experts.
La déforestation due à la culture du cacao dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial, du palmier à huile et de l'hévéa, entre autres, a mis en danger les refuges des éléphants et menace leur survie, rappellent des observateurs locaux.
Pour de nombreux analystes, l'application de la loi en la matière s'avère nécessaire à la protection des populations d'éléphants de forêts restantes pour éviter de voir disparaître l'animal emblématique de la Côte d'Ivoire.








