Une ample collaboration

Par : Laura |  Mots clés :
French.china.org.cn | Mis à jour le 08-12-2023
Chinafrique | 08. 12. 2023

Lors de la visite historique du Président algérien Abdelmadjid Tebboune en Chine, du 17 au 21 juillet, à l’invitation de son homologue chinois Xi Jinping, les relations sino-algériennes, établies il y a 65 ans, ont été célébrées et renforcées. Cette visite a symbolisé un moment crucial dans l’histoire des deux nations, marquant la première visite d’un chef d’État algérien en Chine depuis quinze ans. 

Ayant visité l’Algérie plusieurs fois, je peux témoigner de la profondeur de l’amitié entre nos peuples. Les Chinois considèrent les liens sino-algériens comme une amitié inébranlable, ancrée dans le cœur des deux nations. L’Algérie, en soutenant activement le rétablissement du siège légitime de la Chine à l’aONU en 1971, a laissé une empreinte indélébile dans la mémoire collective chinoise. De plus, pendant la lutte algérienne pour l’indépendance, la Chine a été un allié constant, soutenant résolument la cause algérienne. Cette solidarité historique a été décrite par le regretté Premier ministre chinois Zhou Enlai comme une « amitié cimentée dans l’adversité ». 

La visite d’État du Président Tebboune a marqué une étape significative dans le renforcement des relations bilatérales, coïncidant avec le 65e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’Algérie. Cette rencontre, la première entre les deux Présidents, a abouti à une déclaration conjointe définissant le futur des relations bilatérales et réaffirmant un soutien mutuel solide. Les accords signés en présence des deux dirigeants couvrent des domaines variés tels que l’agriculture, les transports et la technologie, renforçant davantage le partenariat stratégique global entre nos pays. 

Des relations stratégiques solides 

Il y a 65 ans, la lutte commune contre l’impérialisme et le colonialisme a forgé un lien solide entre la Chine et l’Algérie. Avant même la formalisation de leurs relations diplomatiques, la Chine avait fermement soutenu l’Algérie dans sa quête d’indépendance. Elle a été le premier pays non arabe à reconnaître le gouvernement provisoire de l’Algérie. 

Suite à l’établissement des relations diplomatiques, l’Algérie a joué un rôle clé, aux côtés d’autres nations en développement, pour rétablir la place légitime de la Chine au sein de l’ONU. En 2004, un partenariat stratégique sino-algérien a été formé, qui a été rehaussé en 2014 en un partenariat stratégique global, positionnant l’Algérie comme le premier partenaire arabe de la Chine à ce niveau. 

Ces deux nations influentes dans le monde en développement partagent des approches diplomatiques et des philosophies similaires, collaborant efficacement sur la scène internationale. Leur partenariat est un exemple pour les pays en développement, axé sur la promotion d’un ordre international plus juste et équilibré, tout en s’opposant à l’ingérence étrangère et en défendant les principes de la Charte des Nations unies. 

Leur coordination au sein de structures telles que le Conseil de sécurité et le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a été remarquable, en particulier sur des sujets sensibles au Moyen-Orient tels que la Palestine et la Syrie, et dans la défense des intérêts des pays en développement. 

Dans des cadres multilatéraux comme le Forum de Coopération sino-arabe et le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), la Chine et l’Algérie ont réalisé des avancées significatives. L’Algérie a adhéré à l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR) et est membre fondateur du Groupe des amis de l’Initiative pour le développement mondial. La Chine soutient également la candidature de l’Algérie aux BRICS et à l’Organisation de coopération de Shanghai, ouvrant la voie à un élargissement de la coopération stratégique. 

La récente visite d’État du Président Tebboune témoigne de leur engagement commun pour la justice mondiale et la défense des principes fondamentaux des relations internationales. Ensemble, ils s’engagent à promouvoir un multilatéralisme authentique et à protéger les droits des pays en développement. 

Enfin, les deux nations aspirent à intensifier les résultats du premier Sommet sino-arabe, à renforcer leur coopération au sein du FCSA, et à promouvoir la construction d’une communauté de destin sino-arabe et sino-africaine. Il est logique de s’attendre à ce que la Chine et l’Algérie continuent de renforcer leur collaboration et de porter la coopération multilatérale à des niveaux encore plus élevés. 

Une coopération pragmatique 

La relation entre la Chine et l’Algérie repose sur des fondations de coopération mutuellement bénéfique et de développement partagé, particulièrement dans les domaines économique, commercial et technologique. Cette coopération pragmatique forme le pilier de leur partenariat. 

Depuis 2019, la Chine est devenue le principal partenaire commercial de l’Algérie, avec des échanges bilatéraux frôlant les 4 milliards de dollars en 2022. Plus d’un millier d’entreprises chinoises sont impliquées dans divers projets algériens. La Chine est non seulement la première source d’importations pour l’Algérie mais aussi le leader dans la construction d’infrastructures, jouant un rôle central dans la modernisation et l’industrialisation du pays. 

Dans le secteur des infrastructures, l’Algérie représente un des marchés d’ingénierie les plus significatifs de la Chine en Afrique. Dès les années 1980, les deux pays ont lancé plusieurs projets d’envergure, tels que l’autoroute Est-Ouest, le nouveau bâtiment du ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, le Centre international de conférences d’Alger, la Grande Mosquée d’Alger et le nouveau terminal de l’aéroport international Houari Boumediene d’Alger. Ayant visité ces sites, j’ai pu constater l’ampleur et l’impact de ces projets. 

L’autoroute Est-Ouest, s’étendant à travers le pays, supporte plus de 80 % du transport terrestre en Algérie, facilitant le flux des personnes et des biens, stimulant ainsi l’économie des régions de l’est et de l’ouest. Le tunnel de Sidi Aich, partie intégrante de l’autoroute de Bejaia, est un exemple récent de cette coopération fructueuse. Ouvert juste avant la visite du Président Tebboune en Chine, ce tunnel d’environ 100 km de long contribue à alléger les embouteillages pour près de 900 000 résidents locaux et a créé plus de 18 000 emplois. 

En parallèle, la collaboration sino-algérienne dans des secteurs de pointe comme l’aérospatiale prospère. Le lancement en 2017 par la Chine du satellite de communication algérien Alcomsat-1, utilisé pour diverses applications dont la radiodiffusion et l’enseignement à distance, symbolise la profondeur du partenariat stratégique global entre les deux nations. Ce projet a établi un modèle réussi de coopération sino-arabe dans l’aérospatiale. 

De plus, la coopération étroite entre d’importants acteurs chinois du secteur des télécommunications et les opérateurs algériens a considérablement amélioré les infrastructures de réseau en Algérie, jetant les bases matérielles pour le développement d’une économie numérique robuste. 

Échanges socio-culturels approfondis 

L’intensification de la coopération dans les domaines des échanges culturels, de l’éducation et du tourisme constitue un enjeu majeur pour les dirigeants de la Chine et de l’Algérie. Ces deux nations, riches d’une histoire civilisationnelle millénaire, ont apporté des contributions notables au progrès de la civilisation humaine. L’Initiative pour la civilisation mondiale, proposée par le Président Xi, a reçu un accueil chaleureux et une reconnaissance approfondie de la part de l’Algérie. De nombreuses délégations, comprenant des professionnels de la santé, des universitaires, des acteurs de l’industrie cinématographique et télévisuelle, ainsi que des artistes, effectuent des visites régulières, renforçant ainsi les liens humains entre les deux pays. 

Cette année marque le 60e anniversaire de la coopération médicale sino-algérienne. Débutée en 1962, dans la période post-indépendance de l’Algérie, alors que le pays, déchiré par la guerre, manquait cruellement de médecins et de médicaments, la Chine a été le premier pays à répondre à cet appel au secours. En 1963, elle a envoyé sa première équipe médicale à l’étranger, marquant ainsi le début d’une longue histoire d’entraide. Depuis, 3 522 professionnels de santé chinois, répartis en 27 équipes, ont été envoyés en Algérie, prodiguant des soins à plus de 27 millions de patients, participant à la naissance de plus de 2,07 millions de nouveau-nés et formant un grand nombre de professionnels de santé locaux, témoignant ainsi de l’amitié indéfectible entre les deux nations. 

Durant la pandémie de COVID-19, la Chine et l’Algérie se sont mutuellement soutenues, renforçant leur amitié traditionnelle. En juin, l’Algérie a été mise à l’honneur lors de la 29e Foire internationale du livre de Beijing et a vu les œuvres de ses jeunes lauréats exposées à la station spatiale Tiangong. Cette année, l’Algérie accueille une semaine culturelle chinoise, symbolisant l’engagement des deux pays à renforcer leur coopération dans le domaine de la santé et à promouvoir les échanges dans les secteurs de l’information, du tourisme, de la jeunesse, des sports et de l’éducation. 

En cette année du 10e anniversaire de l’ICR, la Chine poursuit le renouveau de sa nation tandis que l’Algérie se concentre sur la construction de la « Nouvelle Algérie ». Leur objectif commun de développement favorisera l’harmonisation de leurs stratégies, approfondira la coopération pragmatique et stimulera le développement de leur partenariat stratégique global. Cette collaboration promet des bénéfices mutuels pour les peuples des deux nations et contribue à l’édification d’une communauté de destin pour toute l’humanité. 

L’auteur est ancien représentant chinois auprès de la Ligue des États arabes et ancien envoyé spécial chinois sur la question du Moyen-Orient. 


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Source: Chinafrique
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