Une cour d'appel sud-coréenne ordonne au Japon d'indemniser les victimes d'esclavage sexuel de la Seconde Guerre mondiale

Une cour d'appel sud-coréenne a ordonné jeudi au gouvernement japonais d'indemniser les victimes sud-coréennes d'esclavage sexuel pendant la Seconde Guerre mondiale.

La Haute Cour de Séoul a jugé que le Japon devait verser 200 millions de wons (154.000 dollars) de compensation à chacun des 16 plaignants, tant les victimes que leurs familles, invalidant ainsi une décision en première instance.

En avril 2021, le tribunal du district central de Séoul avait en effet rejeté l'action en dommages et intérêts intentée en décembre 2016, invoquant l'immunité souveraine qui permet à un Etat d'être à l'abri d'une action civile intentée devant des tribunaux étrangers.

Or, la cour d'appel a estimé qu'il serait raisonnable, en vertu du droit international coutumier, de reconnaître la compétence du tribunal sud-coréen à l'égard du gouvernement japonais défendeur.

Elle a noté que le Japon devait verser une indemnisation appropriée aux victimes, compte tenu des actes illégaux du défendeur dans le processus de mobilisation des "femmes de réconfort", un euphémisme désignant les victimes contraintes à l'esclavage sexuel dans les bordels militaires du Japon impérial pendant la colonisation nippone de la péninsule coréenne, de 1910 à 1945.

Les historiens estiment que des centaines de milliers de femmes asiatiques, principalement chinoises et coréennes, ont été enlevées, contraintes ou dupées et réduites à l'esclavage sexuel pour les troupes japonaises avant et pendant la guerre du Pacifique.