Un collectif appelle les dirigeants du Pacifique à s'opposer au rejet des eaux radioactives de Fukushima

Le Collectif du Pacifique pour les questions nucléaires a dénoncé une fois de plus le rejet des eaux usées radioactives de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima dans l'océan Pacifique, exhortant les dirigeants du Pacifique à suspendre le statut du Japon en tant que partenaire de dialogue du Forum des îles du Pacifique (FIP).

Le Collectif, composé de groupes issus de la société civile, d'organisations non gouvernementales et de mouvements du Pacifique, a publié une déclaration cette semaine alors que se tenait la 52e Réunion des dirigeants du FIP aux îles Cook.

Cette déclaration condamne le gouvernement japonais et la société qui exploite la centrale, Tokyo Electric Power Company (TEPCO), pour avoir appuyé ce plan d'action dangereux et déficient.

"Les conclusions du panel indépendant d'experts scientifiques engagé par le Forum des îles du Pacifique sont sans équivoque : les données fournies à ce jour, qui soutiennent les allégations du Japon selon lesquelles les eaux traitées seraient sûres, sont incohérentes, erronées et donc loin d'être fiables", peut-on lire dans la déclaration. "Si le gouvernement japonais et TEPCO pensent que les eaux usées radioactives sont sûres, ils devraient être prêts à les éliminer en toute sécurité sur le territoire japonais."

Le Collectif a également affirmé qu'un tel rejet dans l'océan Pacifique était une violation directe des droits humains.

En plus de constituer une violation éhontée du droit international, l'attitude et la gestion du Japon à ce sujet sont un affront à la souveraineté même des Etats du Pacifique et sont indignes d'un partenaire de dialogue du FIP.

Fondé en 1971, le FIP est la principale organisation politique et économique de la région avec ses 18 membres.

Le Collectif a appelé les dirigeants du Pacifique à réaffirmer la position de longue date du Pacifique consistant à ce que celui-ci demeure une zone dénucléarisée, ainsi qu'à réexaminer les relations diplomatiques avec le Japon lors de la prochaine Réunion des dirigeants du FIP en 2024.

Il a aussi appelé la communauté internationale à ne pas fermer les yeux sur la menace que représente le rejet d'eaux radioactives dans l'océan Pacifique pour les peuples de la région, leurs moyens de subsistance, leur sécurité, leur santé et leur bien-être.

Au début du mois, le Japon a rejeté pour la troisième fois des eaux contaminées de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima Daiichi dans l'océan Pacifique, en dépit des nombreuses objections répétées de gouvernements et de communautés, de groupes environnementaux, d'ONG et de mouvements anti-nucléaire au Japon et dans le Pacifique.