La nouvelle route migratoire via le Bélarus suscite de vives inquiétudes chez les Européens

Par : Norbert |  Mots clés : UE-Bélarus-migration
French.china.org.cn | Mis à jour le 23-10-2021

Une nouvelle route par laquelle les migrants entrent dans l'Union européenne (UE) via le Bélarus suscite des inquiétudes parmi les chefs d'Etat et de gouvernement du bloc et a figuré en tête de l'ordre du jour de leur réunion vendredi.

"Cela a pris pas mal de temps, ce qui n'est pas surprenant", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel, faisant référence à la discussion sur la migration vendredi matin, au deuxième jour du conseil européen automnal à Bruxelles.

Les Pays baltes ont fait état de cas de ce qu'ils appellent "l'immigration illégale" ainsi que de leurs efforts pour mettre fin à cette tendance, notamment par l'installation de clôtures physiques aux frontières.

Le président lituanien Gitanas Nauseda a plaidé vendredi en faveur d'une "clôture physique" pour contrôler la frontière avec le Bélarus qui, selon lui, utilise la migration comme une "arme". Il a souhaité que le conseil européen prenne des "mesures décisives" pour faire face à cette crise.

"Personne ne sait ce qui se passera demain. Il y aura peut-être trois, quatre ou cinq mille migrants qui resteront à la frontière en même temps ou qui tenteront de franchir la frontière en différents endroits", a-t-il déclaré aux journalistes à son arrivée au site de la réunion.

La Lituanie est l'un des douze pays qui font pression pour obtenir des fonds de l'UE afin de financer des projets frontaliers destinés à empêcher les migrants de passer par le Bélarus. Les autres sont l'Autriche, la Bulgarie, Chypre, la Tchéquie, le Danemark, l'Estonie, la Grèce, la Hongrie, la Lettonie, la Pologne et la Slovaquie.

Mais la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a été sans équivoque avec les dirigeants de l'UE : aucun fonds européen ne sera utilisé pour couvrir les dépenses liées à la pose de barbelés et de murs pour protéger les frontières de l'UE.

"J'ai été très claire sur un point : il y a une position commune de longue date de la Commission et du Parlement européen sur le fait qu'il n'y aurait pas de financement de barbelés et de murs", a-t-elle assuré.

"Il s'agit d'une instrumentalisation des migrations afin de faire pression sur l'Europe", a par ailleurs dénoncé Mme Von der Leyen, promettant en retour de maintenir la pression sur le régime du président bélarusse Alexandre Loukachenko. Et de préciser que d'autres sanctions étaient à l'étude.

Lundi, le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a déclaré que l'Union était prête à appliquer des sanctions à l'encontre de la compagnie aérienne nationale du Bélarus afin de tenter de réduire partiellement le flux de migrants.

Le président du Bélarus Alexandre Loukachenko a précédemment nié tout acte répréhensible concernant les immigrants quittant le Moyen-Orient et entrant dans l'UE via son pays.

L'agence officielle bélarusse Belta avait indiqué en mai que les conflits en Libye, en Syrie, en Irak et en Afghanistan contribuaient au développement du terrorisme. "C'est ainsi qu'ils ont afflué vers l'Europe : certains avec la vengeance en tête, d'autres pour trouver du travail", aurait déclaré M. Loukachenko.

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Source: Agence de presse Xinhua
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