A la COP15, des dirigeants mondiaux s'engagent à lutter ensemble contre la perte de biodiversité (SYNTHESE)

Par : Laura |  Mots clés : COP15-monde-biodiversité
French.china.org.cn | Mis à jour le 13-10-2021

Des dirigeants mondiaux ont appelé mardi, lors d'une conférence des Nations Unies qui se tient actuellement en Chine, à une sensibilisation, un consensus et des actions concrètes à l'échelle internationale afin de préserver la biodiversité.

La 15e réunion de la Conférence des parties (COP15) à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique a débuté lundi à Kunming, chef-lieu de la province chinoise du Yunnan (sud-ouest). Elle réunit plus de 5.000 représentants de gouvernements, d'organisations internationales, d'instituts de recherche et d'entreprises.

Dans leurs discours vidéo, les dirigeants ont promis de réaliser des efforts énergiques alors que le monde est confronté à une crise de perte de la biodiversité qui ne cesse d'empirer.


UN DEVELOPPEMENT AXE SUR LA NATURE


"L'expérience que nous menons depuis deux siècles en brûlant des combustibles fossiles, en détruisant des forêts, des zones sauvages et des océans, et en dégradant les sols, a provoqué une catastrophe de la biosphère", a indiqué dans son discours le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Le chef de l'ONU a décrit l'interférence de l'humanité avec la nature comme une "guerre suicidaire", lançant : "Nous sommes en train de perdre" cette guerre.

En vue de restaurer la biodiversité, les dirigeants participant à la COP15 appellent à adopter une approche axée sur la nature pour développer l'économie mondiale.

Le développement de la civilisation écologique doit servir de guide pour coordonner les relations entre l'homme et la nature, a déclaré le président chinois Xi Jinping, ajoutant que les activités humaines devaient être maintenues dans les limites de l'écologie et de l'environnement.

Organisée sur le thème "La civilisation écologique : construire un avenir partagé pour toute vie sur Terre", la COP15 est la première conférence mondiale organisée par les Nations Unies sur le thème de la civilisation écologique, une philosophie proposée par la Chine.

Soulignant le fait que plus de la moitié du produit intérieur brut (PIB) mondial dépend de services liés à une biodiversité et un écosystème performants, le président du Costa Rica, Carlos Alvarado Quesada, a affirmé que les bénéfices économiques de la protection de la biodiversité étaient plus importants que les coûts.

Si la communauté internationale souhaite une économie florissante, un avenir radieux et la création d'emplois, "il est essentiel de restaurer et de conserver nos terres et nos océans", a-t-il ajouté.

Le prince Charles, fils de la reine d'Angleterre, a appelé à prendre des décisions audacieuses à cet égard. Selon lui, celles-ci "peuvent régénérer des centaines de millions - voire des milliards - d'hectares de terres dégradées à travers le monde, et ainsi protéger et restaurer la biodiversité de notre planète et faire de la nature le moteur de nos économies".


UNE GOUVERNANCE DE LA BIODIVERSITE


La COP15 se déroulera en deux parties. La première partie se tiendra jusqu'à vendredi avec des activités parallèles, notamment des forums sur des sujets tels que la lutte contre les changements climatiques et la conservation écologique. La seconde partie, qui aurait lieu l'an prochain, se penchera sur un "cadre mondial de la biodiversité post-2020", un plan directeur pour la préservation de la biodiversité pour la prochaine décennie.

Le président chinois a annoncé une initiative pour créer un Fonds de biodiversité de Kunming et affirmé que la Chine l'inaugurerait en investissant 1,5 milliard de yuans (environ 233 millions de dollars) dans ce fonds.

Par ailleurs, la Chine accélère ses efforts pour établir un système de zones protégées avec les parcs nationaux comme base, a affirmé M. Xi.

Le président français Emmanuel Macron a appelé à l'adoption d'un cadre mondial ambitieux "à la hauteur des enjeux et des attentes de nos sociétés".

"C'est à notre génération d'inverser la tendance, et de recréer des synergies vertueuses avec la nature", a-t-il souligné.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a quant à lui appelé à une prise de conscience plus profonde de l'importance de protéger la biodiversité. D'après lui, l'Egypte a réalisé des efforts acharnés pour définir le "cadre mondial de la biodiversité post-2020" et délimiter des objectifs réalisables avec le soutien d'un mécanisme clair de mise en œuvre.

Sadyr Japarov, président du Kirghizistan dont 95% de la superficie est couverte de montagnes, a annoncé un programme quinquennal pour garantir le développement durable des régions montagneuses.

"Le Kirghizistan est ouvert et prêt pour une coopération internationale active. Ce n'est qu'avec nos efforts conjoints que nous parviendrons à préserver la biodiversité de notre planète et à obtenir un développement durable désirable en harmonie avec l'environnement", a dit M. Japarov.

Les dirigeants ont aussi demandé aux pays développés de soutenir les pays en développement dans le domaine de la conservation de la biodiversité.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté les pays à assumer la "responsabilité historique" d'être les "premiers à prendre des mesures face à cette menace".


UNE COOPERATION MULTILATERALE


La perte de la biodiversité, les changements climatiques, la pollution et les autres fléaux qui frappent le monde ont engendré des crises qui se superposent les unes aux autres.

Le président russe Vladimir Poutine a noté que les objectifs de préservation de la nature "ne peuvent être atteints avec succès par aucun pays individuellement". "C'est une tâche commune à tous les Etats, à toute l'humanité, sans exagération", a-t-il affirmé.

M. Guterres, qui a mis l'accent sur le fait que les pays en développement seraient les plus touchés par l'effondrement de l'écosystème, a appelé à les soutenir, notamment avec d'importantes ressources financières et des transferts de technologie.

Le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée, James Marape, a demandé un soutien financier pour aider le pays insulaire à protéger ses forêts tropicales, véritables "poumons du monde".

"Mon pays a besoin de financements pour son développement en échange d'efforts concentrés sur la conservation, et je souhaiterais mettre à profit la plate-forme de ce forum pour inviter les partenaires à prendre part à cette cause salutaire", a ajouté M. Marape.

"Il est tout à fait important que les priorités nationales et les spécificités de chaque Etat soient prises en compte et qu'une attention particulière soit accordée aux besoins des pays en développement et des pays les moins avancés", a fait remarquer M. Poutine.

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Source: Agence de presse Xinhua
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