En prévision de la prochaine conférence des Nations Unies sur la biodiversité qui se tiendra à Kunming, capitale de la province chinoise du Yunnan (sud-ouest), un expert espère que l'événement pourra déboucher sur des "cibles et des objectifs ambitieux" pour préserver les écosystèmes naturels.
Dans une récente interview accordée à Xinhua, Paul Smith, secrétaire général de Botanic Gardens Conservation International, l'une des plus grandes organisations de conservation des plantes mondiales, comptant plus de 650 institutions membres dans plus de 100 pays, a appelé les dirigeants politiques à agir.
"J'espère vraiment que lors de la COP15, nous verrons des gouvernements avec des cibles et des objectifs ambitieux pour la biodiversité", a déclaré M. Smith, faisant référence à la 15e réunion de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique en Chine.
"Cela fait maintenant 28 ans que la Convention sur la diversité biologique existe. Et malgré toutes les mesures prises en fonction, nous assistons à une perte de la biodiversité", a déclaré M. Smith.
"Et ce que j'espère, comme je l'ai dit, c'est que nous verrons un véritable leadership de nos dirigeants politiques, une COP15 qui inversera cette tendance à la perte de biodiversité", a-t-il ajouté.
Pour M. Smith, la coopération mondiale en matière de préservation de la biodiversité est absolument essentielle en raison des déséquilibres existants.
"Par exemple, 85% des jardins botaniques du monde se trouvent dans l'hémisphère nord, et très peu dans les régions tropicales et dans le sud. Le partage de l'expertise, la formation, le renforcement des capacités, les données et les connaissances sont donc essentiels", a-t-il déclaré.
M. Smith, qui s'est rendu à Kunming à plusieurs reprises et a travaillé en étroite collaboration avec l'Institut de botanique de Kunming, qui dépend de l'Académie chinoise des sciences, a fait l'éloge de l'idée chinoise de "civilisation écologique" et a souligné que "la Chine avait fait preuve d'un leadership impressionnant" en matière de conservation de la biodiversité.
"La Chine a un bon bilan en ce qui concerne les zones protégées et l'idée de civilisation écologique. Je pense que l'un des avantages de la Chine est que l'élaboration des politiques dans ce pays semble être bien liée à la science et à l'apport technique", a-t-il déclaré.
"Par exemple, la Chine a mis en place des programmes de conservation des espèces végétales dont les populations sont extrêmement réduites, ce qui constitue une approche systématique dans la conservation des plantes, en donnant la priorité aux espèces les plus menacées", a-t-il noté.
"C'est formidable de voir les partenaires et les institutions chinoises essayer de protéger toutes les espèces végétales", a-t-il ajouté.
M. Smith a estimé que la Chine était "en parfaite position pour faire preuve de leadership" en matière de coopération et de conservation mondiales de la biodiversité.
"La Chine joue également un rôle de mentor et de soutien pour les institutions et les pays du sud de la planète ainsi des pays en développement. J'espère que la Chine aura une influence sur ces pays lorsqu'il s'agira de définir le cadre politique", a-t-il déclaré.
