Les Nations Unies ont indiqué vendredi que la doctrine persona non grata ne s'applique pas à des fonctionnaires de l'ONU, rejetant ainsi l'expulsion par l'Ethiopie de sept membres du personnel de l'ONU.
"L'ONU envoie une note verbale à la Mission permanente de l'Éthiopie (auprès des Nations Unies à New York) pour préciser que la longue tradition juridique de l'Organisation est de ne pas accepter l'application de la doctrine persona non grata à des fonctionnaires des Nations Unies", a dit Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
"Il s'agit d'une doctrine qui s'applique aux agents diplomatiques accrédités par un État auprès d'un autre État. L'application de cette doctrine aux fonctionnaires des Nations Unies est contraire aux obligations de la Charte des Nations Unies et aux privilèges et immunités qui doivent être accordés aux Nations Unies et à ses fonctionnaires", a poursuivi M. Haq.
M. Haq a expliqué que le secrétaire général a reçu vendredi un appel du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, au cours duquel M. Guterres a réitéré la position des Nations Unies concernant la doctrine persona non grata.
Lorsque la conduite d'un membre du personnel de l'ONU suscite des inquiétudes, celles-ci doivent être communiquées à l'Organisation de manière appropriée. Il appartient ensuite au secrétaire général de prendre les décisions et les mesures nécessaires pour régler la question, a dit M. Haq. "C'est donc notre principe permanent."
Jeudi, le ministère éthiopien des Affaires étrangères a déclaré sept fonctionnaires des Nations Unies persona non grata pour "ingérence dans les affaires intérieures" du pays. 72 heures leur ont été accordées pour quitter l'Éthiopie.
Vendredi, M. Haq n'a pas précisé si les sept fonctionnaires allaient ou non quitter l'Éthiopie.
