La pandémie de COVID-19 a fait chuter l'espérance de vie à la naissance des hommes aux Etats-Unis en 2020 de 2,2 ans par rapport au niveau de 2019, ce qui représente la chute la plus importante parmi les 29 pays étudiés dans un article publié dimanche par l'université d'Oxford.
Jusqu'à 27 pays analysés ont enregistré des pertes d'espérance de vie, avec des pertes de plus d'un an dans 11 pays pour les hommes et 8 pour les femmes, a-t-il constaté.
Pour les pays d'Europe occidentale, "la dernière fois que des baisses aussi importantes de l'espérance de vie à la naissance ont été observées en une seule année, c'était pendant la Seconde Guerre mondiale", a déclaré Jose Manuel Aburto, co-auteur principal.
La recherche a été dirigée par des scientifiques du Leverhulme Center for Demographic Science d'Oxford et explore les impacts de la COVID-19 sur l'espérance de vie dans la plupart des pays européens, ainsi qu'au Chili et aux Etats-Unis.
Aux Etats-Unis, l'augmentation de la mortalité des personnes en âge de travailler (âgées de moins de 60 ans) a le plus contribué à la baisse de l'espérance de vie, tandis que dans la plupart des pays européens, le groupe des plus de 60 ans a le plus contribué, selon l'étude, ajoutant que malgré la présence d'une population plus jeune, les Etats-Unis avaient également "des comorbidités plus élevées dans ces groupes d'âge".
D'autres facteurs, tels que "l'inégalité de l'accès aux soins de santé dans la population en âge de travailler" et le "racisme structurel", ont également contribué à l'augmentation de la mortalité, selon une récente étude américaine montrant que "les populations socialement défavorisées", y compris les Noirs et les Latinos, avaient connu des pertes d'espérance de vie plus élevées.
