Le sommet du G7 qui vient de s'achever a échoué à redynamiser l'esprit du multilatéralisme nécessaire pour faire face aux défis globaux que sont la pandémie de nouveau coronavirus, le changement climatique, le terrorisme et les chocs économiques, a estimé mardi l'expert kényan Cavince Adhere.
Ce spécialiste en relations internationales a noté dans une interview accordée à Xinhua que le rendez-vous de Carbis Bay n'avait réussi qu'à produire de belles paroles sur la façon de résoudre les grands défis sans apporter de solutions concrètes.
Et de citer notamment la faible réponse apportée à la pandémie par des pays occidentaux obsédés par l'origine du coronavirus et l'accumulation des doses de vaccin, constituant une entrave à leur politique d'endiguement du fléau.
Concernant la COVID-19, "l'appel des dirigeants à une action unifiée vient un peu tard", a dit M. Adhere depuis Nairobi, notant une réaction assez cafouillée face au virus qui s'est notamment traduite par de colossales pertes en vies humaines aux Etats-Unis et l'absence au départ de prendre les mesures pratiques pour protéger au mieux leurs populations.
Cavince Adhere a aussi condamné le nationalisme vaccinal rampant de l'Occident, lequel a de lourdes conséquences sur les pays africains où les cas d'infection augmentent.
Selon lui, 1,5% de la population africaine seulement a reçu les deux doses usuelles de vaccin, alors que d'énormes stocks sont en train de se périmer aux Etats-Unis. L'absence de toute dotation budgétaire et le faible consensus sur la façon de reconstruire l'économie mondiale montrent un recul de l'influence de l'Occident, a jugé l'expert.
Il a par ailleurs condamné une vision déséquilibrée du multilatéralisme des grandes économies occidentales, jugeant que toute tentative visant à exclure des pays comme la Chine va saper les efforts pour faire face aux défis que l'humanité doit affronter.
"De plus, repousser à la marge une grande économie comme l'est la Chine ne servira qu'à affaiblir le plein potentiel multilatéral de la famille des Nations Unies", a conclu M. Adhere.
