Alors que la Maison Blanche et les leaders du Congrès américain sont prompts à jouer les gros bras contre la Chine, certains Démocrates et activistes de gauche craignent que les politiques anti-Chine n'alimentent le racisme à l'encontre des Asio-Américains et n'embourbent les Etats-Unis dans une quasi-Guerre froide, a rapporté mercredi le média Politico.
Plus de 60 groupes d'activistes et au moins quatre législateurs influents font de plus en plus entendre leurs critiques tandis que le Sénat adopte cette semaine une série de projets de loi approuvés par la Maison Blanche et des membres des deux grands partis, Républicains et Démocrates, en vue de dépenser des centaines de milliards de dollars pour affronter la Chine, selon l'article de Politico.
Les législateurs et activistes progressistes sont effarés de "ce qu'ils voient comme une unité bipartisane pour répéter les erreurs de la politique étrangère américaine", peut-on lire.
Selon ces critiques, le fait de s'empresser de désigner la Chine comme une menace existentielle condamnera les Etats-Unis à des décennies de dépenses et d'engagements militaires inutiles, tout en alimentant une haine similaire à l'islamophobie observée dans le pays après les attentats du 11 septembre 2001, explique le texte.
Une coalition de plus de 60 groupes progressistes et opposés à la guerre a publié un communiqué conjoint cette semaine, affirmant que la mentalité de Guerre froide de Washington à l'égard de la Chine "ne sert pas les intérêts des millions de personnes qui exigent des changements dans ce pays ni des milliards de personnes affectées par la politique étrangère américaine à l'étranger".
"Les coups montés contre la Chine pour de telles initiatives ne sont pas seulement inutiles d'un point de vue politique : ils sont préjudiciables car ils alimentent inévitablement le racisme, la violence, la xénophobie et le nationalisme blanc", ont écrit les groupes.
Les Etats-Unis doivent distinguer "les critiques justifiées" de la "mentalité de Guerre froide qui utilise la Chine comme un bouc-émissaire pour nos propres problèmes domestiques et stigmatise les Américains d'origine chinoise", a déclaré Ilhan Omar, représentante démocrate de l'Etat du Minnesota, cité par Politico.
Au sujet d'un projet de loi visant à renforcer les recherches technologiques américaines et parrainé par le chef de la majorité Chuck Schumer, Jamaal Bowman, représentant démocrate de l'Etat de New York, a fermement condamné "toute rhétorique anti-Chine associée à ce projet de loi".
"Nous ne serons pas capable de répondre aux défis du 21e siècle tels que la crise climatique et la santé mondiale à moins d'avoir des relations qui valorisent les partenariats avec le monde entier, y compris la Chine", a affirmé M. Bowman cité par Politico.
