Le déversement en mer des eaux contaminées de Fukushima est une décision imprudente et une trahison (expert japonais)

Par : Lisa |  Mots clés : Japan-Fukushima Wastewater
French.china.org.cn | Mis à jour le 28-04-2021

La décision précipitée du gouvernement japonais de rejeter en mer les eaux contaminées de la centrale nucléaire de Fukushima est non seulement une violation de ses engagements, mais elle est également vouée à l'échec, estime l'expert japonais Kenichi Oshima.

Président de la Commission citoyenne sur l'énergie nucléaire, cet universitaire s'est fortement opposé à cette décision, ont rapporté les médias locaux.

M. Oshima a souligné que cette décision était tellement peu convaincante que seuls le gouvernement et l'exploitant de la centrale, la compagnie TEPCO, pensent qu'il n'est "pas problématique" de rejeter ces eaux contaminées.

L'expert a noté que les eaux polluées par l'accident nucléaire de 2011 à Fukushima sont complètement différentes des eaux de refroidissement des centrales nucléaires classiques.

Après avoir directement coulé à travers le coeur fondu, en plus du tritium, ces eaux contiennent diverses substances radioactives, dont 70% dépassent les normes, telles que le césium 134, le césium 137, le strontium 90 et l'iode 129. C'est pourquoi elles ne devraient pas être directement rejetées en mer, a plaidé Kenichi Oshima.

Selon le gouvernement et TEPCO, le système avancé de traitement des liquides (ALPS) ramènera toutes les doses radioactives, sauf celles du tritium, en deçà des seuils de sécurité et l'étape restante sera de diluer le tritium.

Cependant, en août et septembre 2018, on a découvert que des eaux contaminées ayant été traitées par ALPS contenaient encore des niveaux excessifs de strontium 90 et d'autres substances radioactives, a rappelé M. Oshima.

Selon lui, l'ALPS utilisé par TEPCO n'a pas encore été certifié par la Commission de réglementation de l'énergie nucléaire. Les effets de ce traitement ne sont pas clairs et la dilution directe dans l'océan des eaux contaminées après traitement entraîneront des conséquences imprévisibles.

En outre, a poursuivi M. Oshima, le gouvernement et TEPCO n'ont pas discuté de façon sérieuse du recours à de grands réservoirs de stockage de ces eaux radioactives et à d'autres alternatives.

La promesse écrite du gouvernement aux acteurs de l'industrie de la pêche de ne pas rejeter les eaux usées sans leur consentement n'était en fait qu'un chiffon de papier, le pouvoir les informant simplement que "la décision a été prise, comprenez bien", a déploré l'expert.

Kenichi Oshima a estimé qu'une telle position dure était antidémocratique et ne qu'elle serait pas comprise par le peuple.

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Source: Agence de presse Xinhua
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