Un nouveau plan de développement est important non seulement pour la Chine mais aussi pour le monde entier, car le gouvernement chinois est généralement capable d'atteindre ses objectifs de développement une fois qu'ils ont été fixés, a déclaré un professeur d'économie en Finlande à Xinhua lors d'un récent entretien.
Le 29 octobre, la cinquième session plénière du 19e Comité central du Parti communiste chinois (PCC) a adopté les propositions de la direction du PCC en faveur de la formulation du 14e plan quinquennal (2021-2025) pour le développement économique et social national ainsi que les objectifs à long terme jusqu'en 2035.
"Il est intéressant de comparer l'utilisation des plans quinquennaux par la Chine à ce que l'on trouve dans la plupart des autres pays du monde", a dit M. Fey, professeur de commerce international à l'Ecole de commerce de l'université d'Aalto, en Finlande.
"Dans de nombreux pays, la politique joue un rôle clé dans la détermination de ce que les dirigeants s'engagent à réaliser pour les prochaines années. Ce que les hommes politiques annoncent avoir l'intention de faire et ce qu'ils font sont souvent deux choses très différentes", a-t-il noté.
M. Fey, qui a passé des années dans la ville de Ningbo, dans la province du Zhejiang à l'est de la Chine comme doyen d'une branche chinoise de l'université de Nottingham avant de s'installer en Finlande, estime qu'une des forces du système chinois réside dans le fait qu'un plan quinquennal cherche réellement à faire ce qui est le mieux pour le pays.
Depuis leur lancement au milieu des années 1950, les plans quinquennaux de la Chine ont aidé le pays à construire sa capacité industrielle presque à partir de zéro, à sortir plus de 800 millions de personnes de la pauvreté, à poursuivre la politique d'ouverture et de réforme, et à pratiquement achever la construction d'une société modérément prospère à tous égards.
M. Fey a observé qu'en Chine, les entreprises et les citoyens, dans une large mesure, s'efforcent de faire ce qu'ils peuvent pour contribuer aux programmes gouvernementaux. Dans le système chinois, des ressources supplémentaires sont consacrées à ce qui est prioritaire, selon lui.
A ce titre, les plans quinquennaux de la Chine sont très importants pour le pays et au-delà, et les observateurs du monde entier suivent de près ce qui sera mis en avant dans le prochain plan quinquennal, dont le contenu est actuellement proposé et devrait être approuvé par l'Assemblée populaire nationale (APN) en mars prochain.
M. Fey a identifié deux priorités dans le 14e plan quinquennal, vaste et complexe : un nouveau modèle de développement à "double circulation", où les marchés intérieurs et étrangers peuvent se stimuler mutuellement, avec le marché intérieur comme pilier, et un accent mis sur l'innovation technologique.
A propos de la "double circulation", cet expert a estimé que la Chine ne devrait pas seulement être une économie axée sur l'exportation, comme elle l'a toujours été, mais aussi se concentrer sur la production et la vente en direction de sa propre classe moyenne croissante. Il a estimé qu'une approche plus équilibrée pourrait être naturelle étant donné qu'elle se développe rapidement.
La Chine accorde une attention croissante à l'innovation technologique pour être un inventeur clé à l'échelle mondiale au lieu de se contenter d'être l'usine du monde, selon ce professeur.
Cette poussée a déjà été amorcée par le 13e plan quinquennal pour se terminer en 2020, mais elle est encore plus importante dans le 14e plan quinquennal, a-t-il souligné.
Si les sommes investies par la Chine dans l'innovation sont impressionnantes, "à mon avis, un domaine sur lequel la Chine pourrait se concentrer encore davantage est l'ajustement de son système éducatif, en s'éloignant de la mémorisation et en se tournant davantage vers la pensée créative", a indiqué M. Fey.
La Chine a beaucoup fait pour améliorer son système éducatif ces dernières années, mais il lui faut continuer à progresser si elle veut libérer tout son potentiel d'innovation, a-t-il ajouté. Fi