La production céréalière en Afrique de l'Ouest en 2020 devrait atteindre 71,8 millions de tonnes, environ 5 % de plus que la moyenne de toute l'Afrique, a déclaré vendredi à Dakar, Dr. Gouantoueu Robert Guei, coordinateur sous-régional pour l'Afrique de l'Ouest (SFW) et représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) au Sénégal.
"Dans l'ensemble, la production céréalière de la sous-région en 2020 devrait atteindre 71,8 millions de tonnes, soit 3 % de moins que la récolte record de 2019, mais environ 5 % de plus que la moyenne en Afrique", a précisé M. Guei à Xinhua.
Selon lui, cette chute de la production serait notamment induite par la baisse de la production céréalière dans les grands greniers céréaliers de la région.
Pour cet hivernage, a-t-il assuré, les dates de démarrage des pluies étaient précoces à équivalentes aux moyennes de la période 1981-2010 de la saison des pluies sur le centre et l'est du Sahel.
Cette situation concerne notamment le sud-est du Mali, la quasi-totalité du Burkina Faso et la bande sud du Niger, le Sénégal et sur les parties nord des pays du Golfe de Guinée, dont le nord de la Côte d'Ivoire, du Ghana, du Togo, du Bénin et du Nigeria, a-t-il poursuivi.
"Par contre, sur l'ouest du Sahel (la Guinée, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone et la moitié nord du Liberia), elles étaient tardives", a-t-il fait savoir.
Dr. Gouantoueu Robert Guei a indiqué que la saison des pluies était globalement humide sur la bande sahélienne et le nord de la bande soudanienne allant du Niger à la façade Atlantique, notamment sur la bande agricole du Niger, le Burkina Faso, la partie agricole du Mali, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, le Cap-Vert, et le nord de la Guinée.
Sur la production attendue en 2020, il a dit qu'au Burkina Faso, la production céréalière pourrait connaître une baisse de 8,7% pour se stagner à 4.600.000 tonnes alors qu'au Nigéria, elle devrait connaître une baisse de 4,1% pour une production totale estimée à 28.700.000 de tonnes.
"De même, au Mali, elle connaîtra probablement une baisse de 2,5% pour stagner à 10.000.000 tonnes. Toutefois, au Niger, elle devrait connaitre une hausse de 4,1% pour une production estimée à 5.900.000 tonnes", a-t-il expliqué.
Il a rappelé que la campagne agricole 2020 a débuté à temps dans la plupart des pays, avec le début des pluies en mars dans les pays côtiers du Golfe de Guinée et en juin dans les pays du Sahel.
"La récolte de la principale campagne de maïs s'est achevée en août dans la moitié sud de la sous-région, notamment au Nigeria, en Côte d'Ivoire, au Bénin, au Ghana, au Liberia et au Togo, tandis que dans les parties centrales de la sous-région, notamment dans le sud du Mali et du Burkina Faso, les activités de récolte sont en cours", a indiqué Dr. Guei.
Le coordinateur sous-régional de la FAO a assuré que dans le Sahel, les cultures céréalières sont proches de la maturité et que la récolte devrait commencer en octobre là où dans la majeure partie de la sous-région, les précipitations saisonnières moyennes ont jusqu'à présent permis un développement normal des cultures.
"Ces conditions devraient avoir un impact positif sur le rendement des cultures. Toutefois, en Côte d'Ivoire et dans l'ouest du Ghana, les cultures ont été affectées par des déficits d'humidité en juin et juillet", a-t-il ajouté.
"De même, les précipitations saisonnières totales dans certaines parties de la Guinée, de la Sierra Leone et du Liberia ont été inférieures à la moyenne, ce qui a freiné les perspectives de production", a ajouté Dr. Guei.
