L'ambassadeur de Chine aux Etats-Unis, Cui Tiankai, a exhorté mardi Washington à cesser d'accuser son pays et à se concentrer plutôt sur la lutte anti-pandémique, à l'heure où le COVID-19 a tué plus de 70.000 Américains.
Dans une tribune parue dans le Washington Post, il écrit que "blâmer la Chine ne mettra pas fin à cette pandémie. Au contraire, cet état d'esprit risque de découpler la Chine et les Etats-Unis et de nuire à nos efforts de lutte contre la maladie, à notre coordination pour relancer l'économie mondiale, à notre capacité à relever d'autres défis et à nos perspectives d'avenir. Les Etats-Unis ne sortiraient pas gagnants de ce scénario".
"Il est temps de mettre fin au jeu des reproches. Il est temps de se concentrer sur la maladie et de rétablir la confiance entre nos deux pays", poursuit-il. "Comme le président Abraham Lincoln qui en appelait aux 'meilleurs anges' dans son discours d'investiture, j'espère que la sagesse des générations précédentes nous conduira à choisir le bon côté de l'histoire et à travailler ensemble pour notre avenir commun".
Derrière cette mentalité consistant à "toujours blâmer la Chine" se cache "une sorte de sale politique, défendue par quelques personnes qui détournent les projecteurs pour des raisons politiques", selon l'ambassadeur.
"Dans le cadre de leur manipulation, la Chine a toujours tort, bien que les faits montrent que depuis janvier, elle a mené une dure bataille contre la maladie, n'a épargné aucune dépense pour sauver des vies et a fait des progrès remarquables", ajoute M. Cui.
"Il est indéniable que le premier cas connu de COVID-19 a été signalé à Wuhan. Mais cela signifie simplement que Wuhan a été la première victime du virus. Il est tout simplement ridicule de demander une indemnisation à une victime", dit-il. "Si cela avait un sens, alors qui devrait indemniser les victimes de la grippe H1N1 et du VIH/sida? Qui devrait payer pour les énormes pertes causées par la crise financière de 2008?".
Réfutant les accusations infondées de certains responsables politiques américains envers la réponse chinoise à la pandémie, Cui Tiankai assure que son pays a pris des mesures strictes et fait d'énormes sacrifices pour contenir le virus, ce qui a non seulement sauvé des vies mais a également permis de gagner un temps précieux pour le monde.
La Chine a informé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la communauté internationale le 3 janvier, partagé ses informations avec les Etats-Unis à travers les communications étroites entre les Centres de prévention et de contrôle des maladies des deux pays depuis le 4 janvier, séquencé le génome du nouveau coronavirus le 12 janvier et, souligne-t-il, a livré plus de quatre milliards de masques aux Etats-Unis en date du 29 avril, soit en gros 14 par Américain.