Les conseils de Winthrop et la décadence de Washington (COMMENTAIRE)

Par : Lisa |  Mots clés : USA,Chine,relations,COMMENTAIRE
French.china.org.cn | Mis à jour le 21-03-2020

Dans son célèbre sermon prononcé en 1630, John Winthrop, qui deviendrait plus tard le premier gouverneur de la colonie de la baie du Massachusetts, avertit ses collègues colons qu'ils devaient considérer leur nouvelle communauté comme "une ville sur une colline" où leurs péchés seraient exposés aux yeux de tous.

Près de 400 ans plus tard, l'avertissement a depuis longtemps été détourné de sa signification d'origine, et Washington, semble-t-il, se détourne des normes morales édictées par Winthrop et transforme la seule superpuissance mondiale contemporaine en un étrange château qui ferait se retourner le vénéré puritain dans sa tombe.

Au cours des dernières décennies, les hommes politiques américains ont souvent salué les conseils de Winthrop, mais pas à la manière d'un rappel à une constante autodiscipline. Évoquant une ville "brillante" sur une colline, ils ont interprété les mots de Winthrop comme la source de ce qu'on appelle l'exceptionnalisme américain, et en ont fait un symbole de ce qu'ils prétendent être le privilège héréditaire de leur pays : représenter un modèle moral pour le monde entier.

Mais ce leader moral autoproclamé a un bilan au mieux mitigé. Il semble que la représentation biaisée et arrangeante des paroles de Winthrop ait aidé Washington à écarter tout scrupule à attaquer d'autres pays souverains sous des prétextes fabriqués, à peser de tout son son poids sur la scène mondiale ou à créer des catastrophes humanitaires à l'échelle internationale.

Au cours des dernières années, la marche arrière sans vergogne de Washington sur des questions internationales aussi sérieuses que le changement climatique ou le contrôle des armements, et le maniement éhonté du "bâton" des droits de douane, tous deux destinés aux intérêts étroits et à court terme des États-Unis au détriment de l'équilibre mondial, ont bien séparé le supposé porte-drapeau de son statut d'État "brillant".

Un tel comportement unilatéral et intimidant a provoqué une désillusion croissante à l'endroit des États-Unis, en particulier chez ceux de ses admirateurs qui croient qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Comme l'universitaire chinois Xin Jiyan l'a noté dans un livre récemment publié intitulé La fausse peur : les relations sino-américaines (Fake Fear: America and China Relations), Washington devient "tellement grossier et arrogant, [que] le halo de la Statue de la Liberté semble s'effacer progressivement."

A présent, Washington explore de nouvelles profondeurs dans la décadence morale. À l'heure où chaque pays devrait profiter de la moindre minute et tirer parti de chaque expérience positive disponible pour protéger son peuple contre l'épidémie de COVID-19, certains politiciens américains sont occupés à blâmer et à salir la Chine, qui a fait gagner au monde un temps précieux avec les énormes sacrifices qu'elle a consentis et réalisé des progrès substantiels mondialement reconnus dans sa lutte contre la maladie à nouveau coronavirus.

À notre époque, les échanges interpersonnels jouent un rôle de plus en plus important dans le maintien d'une relation stable entre la Chine et les États-Unis, alors que de son côté, Washington provoque des tensions alarmantes abimant les interactions qu'entretiennent les deux géants mondiaux ; récemment, la partie américaine a organisé l'expulsion de facto de dizaines de journalistes chinois, dans un acte d'intimidation choquant qui a révélé au grand jour la distorsion entre les prêches de Washington sur la liberté de la presse et la mise en pratique de cette dernière.

Le dénigrement de la Chine n'a rien de surprenant lorsqu'il survient au cours des années électorales américaines, mais les derniers épisodes sont particulièrement rebutants. Ces signes criants de décadence suggèrent la présence d'un virus mental dans la moelle épinière de Washington, qui provoque une anxiété hégémonique croissante et pousse les États-Unis à abandonner les normes de base des relations internationales. Les États-Unis traitent une Chine en développement pacifique comme un rival stratégique dans un jeu à somme nulle, et utilisent chaque tour disponible dans sa manche pour diaboliser le pays asiatique, vilipender ses institutions et arrêter son ascension.

Pourtant, l'histoire nous montre que les apôtres du jeu à somme nulle et les partisans du confinement de la Chine font fausse route. Les liens entre la Chine et les États-Unis durant les quatre dernières décennies ont démontré que les deux pays pouvaient maintenir une relation mutuellement bénéfique. Et le bilan de la Chine au cours des sept dernières décennies a indiqué que sa marche vers la renaissance nationale n'avait pas vocation à s'arrêter.

C'est donc une meilleure coopération avec la Chine, au lieu d'une confrontation amère, qui pourrait servir les intérêts fondamentaux des États-Unis. Et il relève à la fois du besoin et du souhait exprimés par les peuples chinois et américain, ainsi que de l'ensemble de la communauté internationale, que les deux plus grandes économies de la planète maintiennent une relation saine.

Tout comme le monde lutte contre le coronavirus pour la santé de l'humanité, il est grand temps que Washington éradique le virus qui a contaminé son esprit, saisisse le vrai sens de l'avertissement de Winthrop et assume la responsabilité qui lui incombe de rétablir la santé des relations entre la Chine et des États-Unis et plus largement des relations internationales.

S'il laissait l'agent pathogène mental continuer à infester son cerveau, Washington serait condamné à devenir ce que Winthrop avait le plus craint : une sombre citadelle sur une colline.

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Source: Agence de presse Xinhua
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