"Depuis que la Suisse a reconnu la République populaire de Chine, l'accélération de nos relations bilatérales s'apparente davantage à une voiture à moteur à combustion qu'à une voiture électrique : au début, il y a eu une certaine inertie et ensuite, avec le temps, une grande dynamique", a déclaré récemment Guy Parmelin, vice-président de la Confédération suisse, lors d'une interview exclusive accordée à Xinhua.
"D'un point de vue économique, je dois dire que le turbo s'est vraiment déclenché avec la mondialisation et l'adhésion de la Chine à l'OMC (...) Les relations économiques entre nos entreprises continueront de se diversifier et, à mesure que la mondialisation progressera, elles s'étendront géographiquement au-delà de la Chine. En ce sens, je suis convaincu que nos relations se développeront positivement à long terme et l'effet sera plus durable que celui d'un moteur à combustion", a-t-il dit.
Selon M. Parmelin, l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine est sans aucun doute le plus grand événement de la dernière décennie. "L'accord a apporté plus de sécurité juridique à nos entreprises. Il a stimulé le commerce et les investissements. De nombreux secteurs bénéficient de ce dynamisme, notamment dans le secteur de la haute technologie", a-t-il souligné.
Parlant de la visite d'Etat du président chinois Xi Jinping en Suisse en 2017, M. Parmelin a dit : "Les visites d'Etat ont contribué à donner des impulsions importantes pour une coopération plus approfondie. Depuis la visite d'Etat du Président Johann Schneider-Ammann en Chine en 2016, nous avons développé conjointement le Partenariat stratégique innovant, et depuis celui du Président Ueli Maurer l'année dernière, nous avons développé la coopération sur les marchés tiers dans le cadre de l'Initiative de la Route de la soie (la Ceinture et la Route)."
"J'espère qu'en 2020, dix ans après que la présidente Doris Leuthard et le président Hu Jintao ont accepté l'étude de faisabilité pour un accord de libre-échange à l'occasion du 60ème anniversaire en 2010, nous pourrons nous mettre d'accord sur le développement ultérieur de cet accord à l'occasion du 70ème anniversaire. La visite d'Etat du président Xi Jinping en 2017, avec l'accord d'étudier la poursuite de son développement, aura également porté ses fruits", a-t-il souligné.
Selon le programme de la réunion annuelle 2020 du Forum économique mondial (FEM) à Davos, en Suisse, de nombreux sujets concernent la Chine. D'après M. Parmelin, "ce sont des signaux que la Chine est sur le point de prendre sa place dans la communauté internationale et d'y apporter sa contribution".
Il a salué le développement économique et social rapide de la Chine au cours des dernières décennies, car cela "n'est pas passé inaperçu et mérite du respect".
Parlant de l'économie mondiale, M. Parmelin a dit : "Les chaînes de productions globales induisent des effets multiplicateurs important pour chaque mesure protectionniste érigée. La Suisse, tout comme de nombreuses autres économies ouvertes, souffre de ces effets. Il est crucial de renverser ces tendances protectionnistes. Un premier accord entre la Chine et les Etats-Unis est, de ce point de vue, un pas encourageant."
D'après lui, le multilatéralisme reste "la voie à privilégier dans l'intérêt de tous les pays, c'est la meilleure approche contre la loi du plus fort". "J'aime d'ailleurs à penser que le multilatéralisme fait de chaque faible un fort et de chaque fort un être civilisé."
"L'OMC reste le fondement indispensable du commerce mondial et il s'agit du seul mécanisme capable de produire des solutions véritablement multilatérales et inclusives dans le domaine du commerce, pour une économie mondialisée", a-t-il conclu.