Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a rejeté jeudi le projet de sanctions américaines contre les entreprises travaillant sur le gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique.
"La politique énergétique européenne est décidée en Europe, pas aux États-Unis", a déclaré M. Maas. "Nous rejetons par principe les interventions extérieures et les sanctions ayant des effets extra-territoriaux", a-t-il poursuivi.
Jeudi, le ministère allemand des Affaires économiques et de l'Énergie a également rejeté les sanctions extra-territoriales et a affirmé qu'il observera "de près" ce que va décider le Sénat américain au sujet de ces sanctions.
La Chambre des représentants des États-Unis est parvenue lundi soir à un accord sur la Loi d'autorisation sur la défense nationale de 2020, qui contraindrait l'administration américaine à sanctionner les entreprises impliquées dans deux projets de gazoducs russes, dont le gazoduc Nord Stream 2.
Joachim Pfeiffer, porte-parole de la politique économique de l'union conservatrice CDU/CSU, au pouvoir en Allemagne, a déclaré à l'agence Deutsche Presse-Agentur que, pour éviter une escalade, il s'agit désormais "d'utiliser les opportunités restantes dans les prochaines heures".
Bijan Djir-Sarai, porte-parole de la politique étrangère du Parti libéral-démocrate allemand (FDP), a de son côté confié au magazine allemand Der Spiegel que les sanctions allaient probablement prolonger la construction et augmenter les coûts. "Mais ils ne pourront plus arrêter Nord Stream 2 en tant que projet. Il est trop tard pour cela", a-t-il dit.