Le mouvement de grève contre la réforme des retraites a débuté jeudi dans de nombreuses villes de France, où les premiers cortèges ont débuté tôt dans la matinée tandis que les transports sont très perturbés, selon plusieurs médias français.
Plusieurs cortèges de manifestants se sont rassemblés dans la matinée à Lyon, Grenoble, Lille, Marseille, Strasbourg, Nantes, Angers et à Montpellier. Selon la chaîne locale France 3 Occitanie, des membres du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier ont été légèrement blessés à l'arme blanche alors qu'ils tentaient de bloquer l'accès à une université.
Au total, 245 manifestations ont été déclarées en préfecture comme l'avait indiqué la veille le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner. A Paris, une manifestation doit débuter à 13h (heure locale) au niveau de la Gare du Nord pour se rendre sur la place de la Nation. Le ministre français de l'Intérieur a indiqué la veille qu'un important dispositif de sécurité avec 6.000 policiers serait déployé à Paris.
La circulation est fermée tout au long du parcours du cortège et la préfecture de police de Paris a demandé aux commerçants de fermer les "terrasses, contre-terrasses et étalages" en retirant "tout mobilier, équipement et aménagement commercial pouvant servir de projectile ou d'arme par destination".
A Paris et en Ile-de-France, les usagers des transports en commun se sont organisés puisque la plupart des gares parisiennes étaient décrites comme désertes par plusieurs médias locaux dès la matinée. Sur le périphérique parisien, le trafic est très fluide, comme l'a indiqué la Direction des routes Ile-de-France (Dirif).
Des constats similaires ont été faits dans plusieurs villes de France comme à Bordeaux et à Lyon, où les gares sont quasiment vides. Le trafic SNCF est très fortement perturbé ce jeudi avec 3% de trains en circulation, contre 10% annoncé la veille par la direction, signe d'un mouvement très suivi. Le trafic RATP dans Paris et en région parisienne est lui aussi très fortement perturbé, avec uniquement les lignes 1, 14 et 8 en circulation, dix autres étant fermées et les rares lignes en circulation, aux heures de pointe uniquement, ne marquant pas de nombreux arrêts.
"On ne pense pas qu'il y aura une amélioration sensible demain. Les opérateurs continueront à mettre en œuvre le système instauré ce matin (...) On est (dans) une situation très dégradée mais on essaie d'apporter, au cas par cas, des offres alternatives dont le covoiturage", a déclaré la ministre des Transports, Elisabeth Borne, ce jeudi sur la chaîne BFMTV.
Les transports publics ne sont pas les seuls à être très perturbés puisqu'une majorité d'enseignants sont également en grève ce jeudi avec 55% de grévistes dans les écoles primaires dont 78% de grévistes en région parisienne selon les dernières prévisions du ministère français de l'Education nationale.
De nombreuses autres professions participent au mouvement massif de grève dont les policiers, les avocats, le personnel des hôpitaux publics, déjà fortement mobilisé depuis plus de huit mois, ainsi que les employés du BTP qui bloquent notamment des dépôts pétroliers dans l'ouest de la France où plus de 350 stations sont en rupture d'essence.
Le mouvement de grève est reconductible et la situation devrait se poursuivre le 6 décembre.
