Afrique : plusieurs pays du continent partagent en commun le défi "d'abriter beaucoup de réfugiés"

Par : Sofia |  Mots clés : Burundi-Afrique-réfugiés
French.china.org.cn | Mis à jour le 16-11-2019

Plusieurs pays du continent africain partagent en commun le défi "d'abriter beaucoup de réfugiés", a déclaré vendredi soir à Bujumbura M. Nicolas Ndayishimiye, directeur général de l'Institut de statistiques et d'études économiques du Burundi (ISTEEBU).

Celui-ci est placé sous la tutelle directe du ministre burundais des Finances, du Budget et de la Coopération au Développement Economique, Domitien Ndihokubwayo.

M. Ndayishimiye s'exprimait au cours d'une interview accordée à Xinhua en marge d'une cérémonie solennelle de clôture d'un atelier de deux journées dédiées au huitième mois de la statistique au Burundi (20 octobre-20 novembre de chaque année) et de la 27ème Journée africaine de la statistique (JAS) célébrée le 18 novembre de chaque année.

Ces assises se sont tenues sous un thème central ainsi intitulée : "Tout le monde compte pour des statistiques de bonne qualité, pour la prise en compte des réfugiés, des déplacés internes et des rapatriés forcés en Afrique".

Par rapport à la thématique qui nous réunissait, a-t-il précisé, force est de relever en effet que l'Afrique est le continent abritant le maximum de réfugiés et de déplacés internes à cause de divers facteurs dont des guerres civiles et des catastrophes naturelles.

"En effet, au moment où le débat sur l'intégration africaine est plus que d'actualité, la question de ces populations réfugiées ou déplacées devient de facto une problématique africaine dans la mesure où ces populations vulnérables doivent avoir une identité juridique. Cela montre que la véritable politique d'intégration africaine tant souhaitée dans le cadre du débat actuel sur l'union africaine, n'est pas encore acquise à ce jour", a-t-il souligné.

Pour M. Ndayishimiye, les dirigeants des pays africains abritant ces populations vulnérables (réfugiés et déplacés internes) devraient attacher une attention particulière pour pouvoir relever les défis y relatifs.

"Là où le bât blesse en Afrique à l'heure actuelle ; c'est l'amer constat qu'on n'a pas des données statistiques exhaustives sur base desquelles les pays d'accueil de ces populations réfugiées ou déplacées, peuvent élaborer des politiques et des programmes visant à améliorer les conditions de ces catégories de personnes", a-t-il précisé.

A ce jour, a-t-il ajouté, cette problématique constitue une "entrave majeure" pour la prise de décision au niveau de bon nombre de pays africains "parce qu'il manque cruellement" en amont les données statistiques pour ces populations ; ce qui provoque en aval les difficultés de planification y relative.

Sur les 54 pays composant le continent africain, a-t-il poursuivi, certains pays africains caractérisés par des conflits récurrents au plan spatio-temporel tels que le Soudan du Sud, le Mali, la République centrafricaine (RCA) et la Somalie sont beaucoup frappés par ce phénomène de "déplacements forcés" du fait des facteurs de terrorisme notamment.

D'autres pays africains ayant connu dans le passé des crises internes comme le Burundi, a-t-il explicité, disposent des réfugiés vivant dans des pays étrangers ; quand bien même leurs effectifs numériquement parlant, ne sont pas élevés en comparaison avec la situation sous d'autres cieux africains.

"De toute manière en y regardant de près ; on relève que la région d'Afrique de l'est abrite actuellement le maximum de déplacements forcés à l'interne si on se refère à l'état des lieux en la matière au Soudan du Sud et en Somalie", a-t-il affirmé par ailleurs.

Interrogé sur les solutions aux défis cités ci-dessus sur la problématique des déplacements forcés dans certains pays africains, M. Ndayishimiye a recommandé la "révision du cadre légal" à l'interne des pays concernés.

"En effet, ces pays ont intérêt à beaucoup innover en la matière notamment en veillant à ce que ces populations vulnérables (réfugiées ou déplacées) soient enregistrées en bonne forme dans les registres d'état-civil ; ce qui les permettraient d'accéder à d'autres prérogatives comme les autres citoyens. De toute manière, la première vitrine d'entrée pour casser tout le goulot d'étranglement y relatif, c'est l'amélioration du cadre légal dans les pays africains en conformité avec le rêve d'une Afrique prospère à l'horizon 2063 où toutes les frontières seraient brisées pour favoriser la libre circulation des personnes et des biens", a-t-il recommandé en substance. F

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Source: Agence de presse Xinhua
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