Elu puis ministre dès les années 1960, maire de Paris pendant 18 ans, deux fois Premier ministre et président français pendant douze ans, Jacques Chirac, décédé jeudi à l'âge de 86 ans, a marqué de son empreinte la vie politique française de la Ve République.
Décrit comme un homme chaleureux, généreux, "toujours attentif aux autres", ses adversaires l'ont parfois taxé de "versatile". Dans l'opinion, sa cote de popularité est pourtant restée très bonne. En 2015, il était l'ancien président de la République le plus aimé des Français, selon un sondage.
Qualifié d'"animal politique" pour avoir su mener une carrière impressionnante, ce petit-fils d'instituteur né le 29 novembre 1932 à Paris n'a que 30 ans lorsqu'il est appelé comme chargé de mission au Cabinet de Georges Pompidou, alors Premier ministre de Charles de Gaulle.
De 1967 à 1974, il va occuper toute une série de fonctions au sein du gouvernement (secrétaire d'Etat aux Affaires sociales, secrétaire d'Etat à l'Economie et aux Finances, ministre délégué, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, ministre de l'Intérieur) et en Corrèze, région agricole du centre de la France dont il est élu la première fois en 1967.
Nommé Premier ministre le 28 mai 1974, il devient chef du gouvernement à seulement 41 ans.
L'année 1976 va marquer un tournant dans sa carrière. Après avoir quitté le gouvernement, il fonde en 1976 le RPR (Rassemblement pour la République) qui lui permettra de gagner en 1977 les élections municipales de Paris. Il tiendra les rênes de la capitale jusqu'en 1995.
En 1981, il se présente contre Valéry Giscard d'Estaing et contre François Mitterrand mais n'avait obtenu que 18% des voix.
En 1986, les élections législatives perdues par le Parti Socialiste en 1986 le propulsent à nouveau à la tête du gouvernement. En 1988, il se représente à l'élection présidentielle et perd à nouveau (46%) contre François Mitterrand. Mais cette fois-ci, il atteint le second tour.
C'est donc finalement en 1995 qu'il s'impose face à Lionel Jospin avec 52,6% des voix et accède à la charge suprême de la République.
En 2002, Jacques Chirac s'impose aisément grâce aux voix de la gauche contre le candidat d'extrême droite Jean-Marie Le Pen (Front National).
Sur le plan international, en 2003, Jacques Chirac prend la tête d'une coalition anti-guerre menée par son ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin contre l'intervention militaire des Etats-Unis contre l'Irak. Une décision qui lui attirera une large sympathie en France, à l'ONU comme à l'étranger.
Jacques Chirac a toujours entretenu avec la Chine une bonne relation. Il s'est adonné avec constance à l'une de ses grandes passions : l'histoire de la Chine. Comme maire de Paris, il a organisé plusieurs manifestations culturelles avec le pays asiatique.
En 2006, lors de son quatrième séjour en Chine depuis sa prise de fonction en 1995, l'Elysée soulignait que le chef d'Etat était depuis longtemps "persuadé qu'une partie de l'influence et de la place de la France dans le monde de demain dépend de son aptitude à construire avec la Chine une relation particulièrement forte".
