Des agriculteurs ivoiriens vont bénéficier d'une formation sur les techniques de riziculture animée par quatre experts chinois déployés pour 45 jours dans le pays dans le cadre de la mission d'assistance technique agricole.
La formation, la quatrième du genre depuis 2016, se déroule sur le site du projet d'aménagement hydro-agricole de Guiguidou, un périmètre rizicole de plus de 432 hectares dans la sous-préfecture de Divo, à 180km au nord d'Abidjan.
A l'ouverture officielle du séminaire de formation lundi à Abidjan, le directeur général de l'Agence pour le développement de la filière riz en Côte d'Ivoire (ADERIZ), Yacouba Dembélé, a souligné l'importance du riz, "une denrée stratégique pour la sécurité alimentaire et la stabilité sociale des ménages" dans le pays.
La Côte d'Ivoire s'est dotée d'une stratégie nationale de développement de la riziculture sur la période 2012-2020 visant à combler le déficit de la production nationale de riz qui ne couvre que 50% de la demande intérieure et à faire du pays un exportateur de riz à l'horizon 2020 avec 2,1 millions de tonnes contre 1,9 million actuellement.
M. Dembélé a rappelé les investissements consentis par l'Etat pour une transformation structurelle de l'agriculture avec notamment la mise en place d'agropoles, dont celle autour de la chaîne de valeur du riz dans le centre du pays.
"Il est donc impératif d'avoir un plus grand nombre d'exploitants rizicoles professionnels afin de valoriser ces investissements de façon durable sur le terrain", a-t-il indiqué se réjouissant du nombre de participants au séminaire qui est de 120 contre 80 lors de l'édition précédente.
L'ambassadeur de Chine en Côte d'Ivoire, Wan Li, a pour sa part salué la longue histoire de la coopération sino-ivoirienne dans le domaine rizicole marquée par le projet de Guiguidou, initié en 1995 par le gouvernement chinois à hauteur de 22 millions de dollars.
"La coopération agricole sino-ivoirienne remonte loin dans l'histoire", a souligné M. Wan, relevant que "parmi les projets d'aide en matière agricole que la Côte d'Ivoire mène avec un pays étranger, le projet rizicole de Guiguidou s'affirme comme le plus grand, le mieux équipé et le plus ancien".
Le projet de Guiguidou comprend deux grandes écluses avec un réseau d'irrigation et un réseau de drainage, des silos, des aires de séchage et un atelier de décorticage sans compter une cité pour l'équipe technique chinoise.
Selon le diplomate chinois, grâce aux efforts conjoints des agronomes chinois et ivoiriens, des "résultats abondants" ont été acquis dans la recherche scientifique sur la riziculture, la mécanisation agricole et la sélection des semences.
"A travers l'enseignement sur le terrain, en renforçant l'effet de la formation et la collaboration étroite des deux parties, le séminaire de Guiguidou est déjà devenu une marque d'excellence de la coopération agricole sino-ivoirienne", a affirmé Wan Li.
Il a dit espérer que le séminaire permettra à "de plus en plus de riziculteurs ivoiriens de connaître l'histoire et la culture chinoises de la riziculture, d'apprendre des techniques et connaissances rizicoles chinoises et de contribuer à la réalisation de l'objectif stratégique de la Côte d'Ivoire que constitue l'autosuffisance en matière de riz".
Wan Li a assuré que son gouvernement attachait "une grande importance" à la coopération sino-africaine à travers les "huit initiatives majeures" présentées lors du dernier sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) en septembre dernier à Beijing et visant à soutenir le développement du continent.
Evoquant la Côte d'Ivoire avec qui la Chine a convenu de "pousser les relations bilatérales à un niveau plus élevé et de promouvoir la coopération mutuellement bénéfique" après la visite du président Alassane Ouattara en 2018 à Beijing, il a promis que son pays entendait travailler avec la partie ivoirienne pour mettre en oeuvre les acquis de cette visite.
