A l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la traite des êtres humains, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lancé lundi un double appel pour empêcher les criminels d'exploiter des êtres humains pour de l'argent, et aider les victimes à reconstruire leur vie.
"Environ 72% des victimes recensées sont des femmes et des filles, et le pourcentage d'enfants a plus que doublé entre 2004 et 2016", a signalé M. Guterres, expliquant que "dans la majorité des cas de traite signalés, les victimes sont destinées à l'exploitation sexuelle et au travail forcé".
Aussi les trafiquants et les groupes terroristes s'en prennent aux personnes vulnérables, notamment en situation de pauvreté, dans les pays en conflit ou victimes de discriminations, a-t-il indiqué.
Selon le chef de l'ONU, il s'agit d'un commerce "aussi abominable qu'impitoyable".
Il met toutefois en garde contre "l'indifférence quotidienne à l'égard de l'exploitation et des atteintes qui se produisent autour de nous" qui ont aussi des conséquences dévastatrices, que ce soit dans le domaine de la construction, de la production alimentaire ou de la fabrication de biens de consommation, d'innombrables entreprises tirent profit de la misère.
Même si la plupart des pays ont adopté les lois nécessaires suivant le Protocole de Palerme contre la traite et que certains ont prononcé récemment pour la première fois des condamnations pénales, il reste selon M. Guterres encore "beaucoup à faire" pour traduire en justice les trafiquants et faire en sorte que les victimes "soient recensées et puissent accéder à la protection et aux services dont elles ont besoin".