Les ministres des hydrocarbures des pays de la Commission économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se sont réunis jeudi à Niamey (Niger) pour valider une Politique régionale de développement des hydrocarbures et un Programme régional de facilitation de l'approvisionnement en produits pétroliers dans l'espace communautaire, a-t-on constaté sur place.
L'idée, selon ses initiateurs, est de doter les pays de la CEDEAO d'instruments institutionnels leur permettant l'accès aux importantes ressources d'hydrocarbures, tout en assurant un développement durable.
Pour le Premier ministre nigérien Brigi Rafini, cette réunion s'inscrit dans la dynamique de l'intégration régionale, l'un des axes majeurs du mandat du président nigérien Mahamadou Issoufou, qui vient d'être désigné par ses pairs à la tête de la CEDEAO.
C'est en tenant compte de cette nécessité impérieuse, a-t-il poursuivi, que le gouvernement nigérien a adopté une politique pétrolière nationale. "La mise en oeuvre de cette politique couplée avec la réglementation régionale que vous allez examiner (...) nous permettra sans doute de tirer profit des rentes pétrolières au profit de nos populations", a-t-il estimé.
Une fois ces deux textes adoptés à Niamey, ils devraient être soumis aux instances statutaires de la CEDEAO, a précisé le commissaire à l'Energie et aux Mines de la CEDEAO, Sediko Douka.
Pour rappel, le Niger est producteur de pétrole depuis 2011 à la faveur de l'exploitation du gisement d'Agadem (nord-est). Il dispose aujourd'hui d'une industrie complète, produisant un pétrole de haute qualité traité par la Société de raffinage de Zinder (SORAZ), à capitaux sino-nigériens.
La production actuelle est de 20.000 barils par jour, pour un besoin national estimé à 7.000 bpj. Avec le prochain démarrage de la seconde phase d'exploitation du bloc d'Agadem, le Niger ambitionne de quintupler sa production journalière actuelle d'ici 2021, a-t-on indiqué de source officielle.
Parallèlement, selon le ministre nigérien du Pétrole, Foumakoye Gado, plusieurs reformes sont en cours, ainsi que des projets concrets pour faire face aux problèmes infrastructurels et d'approvisionnement.
Pour acheminer le brut, notamment depuis le port de la capitale économique béninoise, Cotonou, il est envisagé de construire un oléoduc de 1.980km, dont 1.293km au Niger et 678km au Bénin. Un accord bilatéral pour ce projet estimé à quatre milliards de dollars a été signé en janvier dernier par M. Gado et son homologue béninois Samou Seïdou Adembi.
A cela s'ajoute le projet de construction d'un pipeline multi-produit de 1.076km vers la frontière du Burkina Faso qui doit traverser les grands centres de consommation à l'intérieur du Niger. "Ce projet vise à permettre aussi de ravitailler les pays voisins, avec des avantages économiques, sociaux et environnementaux", a assuré M. Gado.
