L'Organisation de l'énergie atomique d'Iran (OEAI) a annoncé lundi que Téhéran envisageait de revenir à la situation d'avant l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 à moins que les signataires européens ne remplissent leurs obligations, a rapporté la chaîne télévisée officielle.
La mesure de représailles de l'Iran visant à réduire certains de ses engagements vis-à-vis de l'accord sur le nucléaire, le Plan d'action global commun (JCPOA), rentre dans le cadre de l'accord qui stipule que si l'une des parties ne respecte pas ses engagements, l'autre partie a le droit de reconsidérer ses obligations, a affirmé le porte-parole de l'OEAI Behrouz Kamalvandi.
"Si les Européens et les Etats-Unis ne respectent pas leurs engagements, nous contrebalancerons leurs actions dans le cadre de l'accord en réduisant nos propres engagements et reviendrons à la situation qui prévalait il y a quatre ans", a-t-il ajouté.
L'Iran et six grandes puissances mondiales avaient signé en 2015 cet accord historique pour mettre un terme aux controverses autour du programme nucléaire iranien. En vertu de l'accord, l'Iran avait accepté de freiner de grandes parties de son programme nucléaire sensible en échange de la levée des sanctions imposées par l'ONU et les pays occidentaux.
Cependant, le président américain Donald Trump a décidé l'année dernière du retrait de Washington de l'accord et a de nouveau imposé des sanctions sans précédent contre Téhéran sous prétexte que l'accord sur le nucléaire présentait des "défauts" et que le programme de missiles balistiques de l'Iran progressait, tout comme l'influence du pays dans la région.
Depuis mai dernier, Téhéran a renoncé à certains de ses engagements dans l'accord sur le nucléaire et menacé d'en suspendre d'autres si ses intérêts dans ce pacte n'étaient pas garantis.
M. Kamalvandi a indiqué que le stock d'uranium de l'Iran avait dépassé les 300 kg, la limite imposée par l'accord, et que Téhéran n'était plus obligé d'exporter l'eau lourde excédentaire comme exigé dans l'accord.
En outre, "nous avons aujourd'hui dépassé les 3,67% de pureté de l'enrichissement (de l'uranium) et produisons également les matériaux enrichis nécessaires pour des combustibles de centrale nucléaire à 4,5% de pureté", a-t-il poursuivi.
Le JCPOA était censé être un "accord d'échange" mais "ce que nous donnons (dans ce cadre) est bien plus important que ce que nous recevons", a-t-il conclu.