L'Initiative la Ceinture et la Route apporte une aide au développement, estime un universitaire français (INTERVIEW)
"Les Européens ont peur" de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR), alors que pourtant, en investissant dans de grands projets d'infrastructures, "les Chinois apportent une aide au développement", estime l'universitaire français Philippe Barret dans une interview accordée à Xinhua à l'occasion de la récente visite d'Etat en France du président chinois Xi Jinping.
"Les préjugés anti-chinois sont encore très répandus en Europe, en particulier en France", a déploré M. Barret, qui est l'auteur du livre "N'ayez pas peur de la Chine" (Ed. Robert Laffont, 2018). "En fait, la Chine fait ce que les Occidentaux ont fait en leur temps et continuent à faire dans la mesure de leurs moyens", poursuit-il.
Interrogé sur la façon dont la presse occidentale évoque la Chine, M. Barret dit être étonné de l'"incompréhension considérable". Selon lui, cela peut s'expliquer par l'existence d'un "passif historique".
"Parmi les critiques faites aujourd'hui à la Chine est agitée ce que les médias appellent la 'menace chinoise'. Pourtant, quand la Chine investit en Europe, elle ne force personne à vendre!", selon l'universitaire.
"Beaucoup d'Occidentaux n'ont pas compris que la notion d'envahissement est totalement étrangère à la mentalité chinoise. La Chine n'a jamais eu de colonies outre-mer. Jamais!", martèle-t-il.
"Ce que veut la Chine aujourd'hui, c'est continuer à élever son niveau de vie", souligne Philippe Barret, regrettant aussi que la Chine soit notamment attaquée sur la 5G et sur les questions de propriété intellectuelle. Pour lui, "ce sont des arguties pour nourrir l'hostilité".
Concernant la rencontre mardi à l'Elysée entre le président chinois Xi, le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, il juge que "c'est une bonne chose qui va favoriser la compréhension mutuelle".
"Nous sommes dans une phase de consolidation des relations franco-chinoises et euro-chinoises", résume l'universitaire.