Le Parlement européen exhorte les députés britanniques à trancher sur la question du Brexit (SYNTHESE)

Par : Norbert |  Mots clés : PE-Brexit-Synthèse
French.china.org.cn | Mis à jour le 13-03-2019

Les eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg, ont débattu mercredi du rejet de l'accord sur le Brexit mardi soir par la Chambre des communes à Londres, exhortant le Royaume-Uni à se décider dans un contexte de confusion croissante à deux semaines de la date prévue pour son divorce d'avec l'Union européenne (UE).

"Le risque d'un 'no deal' n'a jamais été aussi élevé", a lancé mercredi dans l'hémicycle strasbourgeois le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier.

"Je vous exhorte, s'il vous plaît, à ne pas sous-estimer ce risque et ses conséquences", a-t-il renchéri devant le Parlement européen au lendemain d'un nouveau rejet du texte de l'accord sur le Brexit par les députés britanniques.

"Trouver la solution est du ressort du Royaume-Uni", a ajouté le Français, indiquant qu'il n'y aurait plus "d'autres interprétations ou assurances possibles" alors que la Chambre des communes doit déterminer par un vote ce mercredi si le Royaume-Uni soutient ou non une sortie de l'UE sans accord à la date prévue du 29 mars.

L'accord négocié entre Bruxelles et Londres "est et demeure le seul traité disponible", a déclaré M. Barnier, précisant qu'en cas de 'no-deal', "l'UE est prête à faire face à cette situation si nécessaire".

Au nom de la présidence roumaine du Conseil européen, Melania Gabriela Ciot a quant à elle déclaré que "l'UE demeure ouverte à la négociation tant qu'une fin est en vue".

"Il ne s'agit pas de théâtre mais de la vraie vie des citoyens de l'UE et du Royaume-Uni. Notre seule certitude, c'est que l'incertitude augmente", a-t-elle lancé.

"Je ne vois pas de meilleure solution que l'accord de retrait. Nous sommes entre les mains du système politique britannique. Ils doivent décider de la façon d'avancer", a de son côté estimé le premier vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans.

"Quels que soient les immenses efforts consentis par l'Union européenne, nous n'avons toujours pas de clarté et nous attendons à nouveau le prochain vote à la Chambre des communes", a-t-il déploré.

"Quel désastre. Une génération entière en souffrira", s'est emporté l'Allemand Manfred Weber au nom de son groupe politique, le PPE (Parti populaire européen, droite). "L'UE ne peut pas sauver la Grande-Bretagne : c'est à elle de décider. L'extension n'est pas une option si l'UE ne peut pas obtenir de clarification du côté britannique", a-t-il affirmé.

"La Chambre des communes doit s'unir au-delà des partis pour trouver une solution. Si la situation reste bloquée, les députés doivent permettre au peuple de décider à nouveau car leur avenir est en jeu, pas celui des députés", a ensuite déclaré son compatriote socialiste Udo Bullmann.

"Mettez-vous d'accord à Londres, s'il vous plaît. Cette incertitude ne peut pas continuer pour nous, pour le Royaume-Uni et pour nos citoyens", a plaidé le chef de file des Libéraux (ADLE), le Belge Guy Verhofstadt, en se prononçant "contre toute extension qui ne serait pas fondée sur un avis clair de la Chambre des communes en faveur de quelque chose".

"La stratégie de (la Première ministre britannique) Theresa May s'est embourbée. Nous n'avons pas de projet pour un Brexit ordonné. Nous devons protéger les droits des citoyens. Ils ne doivent pas être mis en péril", a quant à elle estimé l'Allemande Gabriele Zimmer au nom de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique.

"Le projet de Theresa May consiste à retarder le Brexit et finalement à l'annuler. Le gouvernement britannique et le Parlement tentent de trahir la volonté du peuple. S'il vous plaît, virez-nous le 29 mars", a de son côté déclaré le Britannique Gerard Battent. Le fer de lance du Brexit, son compatriote Nigel Farage, a pour sa part ironisé: "J'espère qu'il s'agit de mon avant-dernier discours et que je ne reviendrai pas en juillet".

Après un premier rejet mi-janvier, les députés britanniques ont à nouveau voté mardi soir contre l'accord de retrait de l'UE négocié par leur Première ministre avec Bruxelles.

Si les députés britanniques rejettent ce mercredi une sortie sans accord, ils devront se prononcer jeudi sur un "report court et limité" du Brexit.

Dans ce cas, les 27 Etats membres de l'UE devront donner leur accord et exigeront un argumentaire pour justifier la demande de report, ont-ils prévenu.

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Source: Agence de presse Xinhua
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