Huawei adoptée par le continent africain

Par : LIANG Chen |  Mots clés : Huawei
French.china.org.cn | Mis à jour le 04-03-2019


Etant donné les récents développements ayant poussé les Etats-Unis, l’Australie et le Japon à interdire à Huawei de fournir la technologie 5G sur leur territoire, il est naturel d’assumer que cette entreprise technologique majeure de Chine se trouve au cœur d’une tempête. 

Ce n’est pourtant pas le cas sur le continent africain et la controverse qui touche le géant chinois ne pourrait pas être plus éloignée de la réalité pour les gouvernements ou les populations d’Afrique ayant adopté ses produits bon marché mais de haute qualité.

Dire que Huawei a fait mouche sur le marché africain est un euphémisme. En travaillant avec les marques locales, l’entreprise chinoise est parvenue à proposer des produits ciblés pour les besoins technologiques des pays en développement. 

A l’heure actuelle, Huawei est la marque de smartphones enregistrant la croissance la plus rapide en Afrique. Généralement, les prix de ses produits sont environ 15 % moins cher que ses concurrents européens Nokia et Ericsson. Il n’est donc pas étonnant que les Sud-Africains (par exemple) achètent plus de téléphones portables Huawei que d’iPhones et la marque chinoise devrait également bientôt surpasser Samsung.

L’exclusion controversée de Huawei par plusieurs pays a été alimentée par des inquiétudes sécuritaires allant des suspicions d’espionnage aux accusations de vol de propriété intellectuelle à l’encontre de la multinationale chinoise. Huawei a été accusée de permettre au gouvernement chinois d’utiliser ses appareils pour espionner les Etats-Unis. Jusqu’à présent, ce ne sont pourtant que des allégations.

Pour certains, il s’agirait uniquement d’une stratégie pour exclure Huawei d’accords lucratifs, alors que le monde se dirige vers la prochaine génération de standards pour la téléphonie mobile : la 5G.

Les gouvernements africains ont compté sur les entreprises chinoises incluant Huawei pour développer leurs infrastructures technologiques. L’entreprise chinoise fait partie des trois entreprises de télécommunications les plus importantes opérant à travers le continent.

Du fait de sa tarification stratégique, Huawei est une entreprise incontournable pour les gouvernements africains en difficulté, qui ont des déficits budgétaires colossaux mais sont déterminés à ne pas rester à la traîne, alors que le monde embrasse une technologie toujours plus avancée.

Huawei a débuté ses opérations au Kenya en 1998 et s’est développée dans plus de de 40 pays africains au cours des 20 dernières années. L’une des raisons pour lesquelles la marque est aussi forte en Afrique est la vision de l’entreprise à travailler avec les pays ayant un PIB par habitant similaire ou inférieur à celui de la Chine.

De plus, les relations sino-africaines sont profondes. Des liens économiques forts existent entre la Chine et ce continent, dont les pays ont besoin d’embrasser des technologies plus avancées pour accélérer leur développement. 

Huawei a investi de façon massive dans les infrastructures technologiques majeures africaines. Jusqu’à présent, Huawei et l’équipementier en télécommunications ZTE ont déjà établi plus de 50 réseaux de 3G dans plus de 36 pays africains, et les deux entreprises chinoises ont établi des réseaux e-gouvernementaux dans plus d’une trentaine de pays d’Afrique.

Au Kenya par exemple, les systèmes de e-gouvernement ont permis à la population d’accéder à des services essentiels de manière plus rapide, plus productive et plus efficace.

La controverse concernant les violations de données et les vols de propriété intellectuelle ne semble pas être une préoccupation majeure dans l’équation sino-africaine. Le continent s’est reposé fortement sur les entreprises chinoises, dont Huawei, pour passer de la 3G au réseau 4G désormais largement utilisé.

L’entreprise a quant à elle clairement articulé sa vision pour les technologies de l’Afrique : il s’agit de permettre à 100 % des entreprises africaines d’être basées sur le cloud, c’est-à-dire d’utiliser la puissance de calcul ou de stockage de serveurs informatiques distants, d’ici 2025. 

Cela signifie que les opérations des entreprises pourront se faire à distance, réduisant la dépendance aux infrastructures physiques et diminuant ainsi les investissements et les coûts opérationnels.

Huawei est en train de mettre en œuvre des essais pour le déploiement de la 5G avec les opérateurs de télécommunications les plus importants d’Afrique, comme Safaricom. Une fois encore, cette stratégie correspond à la volonté de trouver des solutions locales à des problèmes et des retards technologiques spécifiques aux pays concernés. 

Jusqu’à présent, l’entreprise chinoise a signé au moins 22 contrats commerciaux pour une mise à niveau technologique en 5G et travaille avec plus de 50 opérateurs de réseaux sur des essais commerciaux de la 5G à travers l’ensemble du continent.

Les produits Huawei trouvent par ailleurs un écho favorable auprès des gouvernements et des populations en Afrique. 

Le système photographique des produits Huawei remporte un franc succès sur le continent, permettant à la population de conserver les moments mémorables de la vie sans avoir à dépendre d’un équipement photographique plus important, plus imposant et plus cher.

Ces appareils ont également permis aux jeunes Africains de gagner leur vie par le biais des réseaux sociaux.  

L’accès à des téléphones portables dotés d’appareils photo de qualité à prix raisonnables a engendré la multiplication des blogeurs vidéo, qui trouvent par ce biais des moyens créatifs pour construire leurs propres marques personnelles. Le fait d’avoir une marque personnelle forte signifie que des noms plus importants peuvent les engager pour réaliser du marketing de médias sociaux.

Un autre aspect important est que tout est désormais connecté. La mise à niveau vers la technologie 5G aura probablement des effets qui s’associeront à l’initiative des nouvelles Routes de la soie pour proposer une vision économique révolutionnaire. 

Pour les pays en développement en difficulté à travers l’Afrique, il s’agit d’une offre trop bonne pour être refusée.


Source:french.china.org.cn
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