Le retrait des États-Unis du traité FNI est un coup dévastateur au système de contrôle des armements, selon un vice-ministre russe
Le retrait des États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) va porter "un coup dévastateur à l'actuel système de contrôle international des armements et de non-prolifération des armes de destruction massive", a déclaré vendredi un haut diplomate russe.
"C'est une décision grave. Cela signifie une libération effective de Washington de toute restriction liée au fonctionnement du traité", a souligné le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Ryabkov, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision Russia 24.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a annoncé vendredi matin que les Etats-Unis se retiraient du traité FNI, invoquant la violation de l'accord par la Russie, accusation qui a été démentie à plusieurs reprises par Moscou.
Le traité FNI, signé en 1987 entre l'Union soviétique et les États-Unis, constitue le tout premier pacte conclu entre Washington et Moscou sur le désarmement nucléaire et fut une avancée majeure dans la limitation de la course aux armements.
Cependant, les deux parties se sont mutuellement accusées d'avoir violé l'accord de maîtrise des armements ces dernières années, alors que les tensions augmentaient.
Selon M. Ryabkov, Moscou a commencé à se plaindre de Washington pratiquement dès le début de la mise en œuvre du traité. En particulier, la partie russe a affirmé que les États-Unis, tout en testant leur système de défense antimissile, utilisaient des missiles à moyenne portée, améliorant ainsi ces armes. La Russie a également soutenu que les États-Unis déployaient en Roumanie et en Pologne des systèmes capables de lancer des missiles de croisière de la classe Tomahawk, en violation du traité.
Moscou estime que le traité est nécessaire car il sert les intérêts de la sécurité russe et européenne, a déclaré M. Ryabkov, qui a noté que, bien que certains pays européens aient voté à l'Assemblée générale des Nations Unies contre la préservation du traité FNI sous la pression de Washington, ils ressentiraient les conséquences réelles de cette décision.
M. Ryabkov a également confié craindre qu'après leur retrait du traité FNI, les Etats-Unis aillent plus loin et abandonnent un autre accord historique, le Traité sur la réduction des armes stratégiques (START), qui expirera en 2021, sans qu'il soit prolongé.
