Les provocations du Kosovo violent le droit international et déstabilisent les Balkans : Poutine

Les provocations des autorités de la province serbe du Kosovo-et-Métochie, qui a fait sécession de manière unilatérale, pourraient déstabiliser l'ensemble des Balkans, a déclaré jeudi à Belgrade le président russe Vladimir Poutine, en visite, invitant Pristina à respecter le droit international.

M. Poutine est arrivé à Belgrade jeudi pour une visite d'une journée.

Lors d'une conférence de presse avec son homologue serve Aleksandar Vucic, au Palais de Serbie, M. Poutine a commenté les décisions récentes des autorités kosovares d'adopter un tarif douanier de 100 % sur les biens en provenance de Serbie et de Bosnie-Herzégovine, ainsi que de constituer des forces armées en infraction à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies.

La province méridionale serbe du Kosovo-et-Métochie a fait sécession de manière unilatérale en 2008, avec le soutien des États-Unis et de nombreux pays de l'UE. Toutefois, la Serbie refuse toujours de reconnaître son indépendance.

Les deux parties ont signé en 2013 l'accord de Bruxelles, et continuent de mener un dialogue sous la médiation de l'UE afin de normaliser pleinement leurs relations.

Toutefois, ces négociations ont été interrompues le mois dernier, suite à la décision de Pristina de relever ses tarifs douaniers et de constituer des forces armées.

La Russie est favorable à une solution vitale et acceptable par tous basée sur la résolution 1244 de l'ONU, mais "malheureusement, ces derniers temps les autorités au Kosovo ont entrepris plusieurs actes de provocation, ce qui rend ces relations tendues".

La décision du Kosovo le 14 décembre de constituer une armée kosovare est "une infraction directe à la résolution 1244, qui restreint explicitement l'établissement de quelque force armée que ce soit au Kosovo, sauf dans le cadre d'un contingent international", a dit M. Poutine.

Interrogé sur la possibilité pour la Russie d'assurer une médiation dans les négociations entre Belgrade et Pristina à l'avenir, M. Poutine n'a pas fourni de réponse claire, indiquant uniquement que l'UE avait jusqu'à présent assuré la médiation des discussions entre Belgrade et Pristina, mais que peu des dispositions convenues avaient été mises en oeuvre.

Selon M. Poutine, les autorités de Pristina devraient montrer davantage de respect envers le droit international afin de trouver une solution juste à ce litige.

M. Vucic a rappelé que les négociations avaient jusqu'à présent été menées sous la médiation de l'UE, mais que la Russie avait elle-aussi un rôle majeur à jouer du fait de son droit de veto sur les décisions du Conseil de sécurité de l'ONU.

"Je mènerai des consultations avec le président Poutine avant d'accepter quelque solution que ce soit entre Belgrade et Pristina (...) mais jusqu'à présent il me semble qu'il n'y a pas de solution mutuellement acceptable en vue", a dit M. Vucic.

M. Vucic a remercié M. Poutine pour le soutien accordé à la Serbie pour maintenir son intégrité et sa souveraineté, l'assurant que la Serbie persisterait et qu'elle continuerait de chercher une solution de compromis, mais qu'elle "ne se laissera pas humilier". F