Brexit : le Parlement européen affiche son unité après le rejet de l'accord au Royaume-Uni (SYNTHESE)

Par :  |  Mots clés : PE,Brexit
French.china.org.cn | Mis à jour le 16-01-2019

Au lendemain du rejet par les députés britanniques de l'accord de divorce conclu avec l'Union européenne (UE) par la Première ministre Theresa May, le Parlement européen, réuni à Strasbourg, a fait front commun mercredi et a exhorté Londres à clarifier sa position.

"Jamais le risque d'un no-deal n'a paru aussi élevé", a lancé le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, le Français Michel Barnier, mercredi devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg.

"Notre résolution reste d'éviter un tel scénario mais nous avons la responsabilité d'être lucides. C'est la raison pour laquelle, de notre côté, nous allons intensifier nos efforts pour être préparés à cette éventualité", a-t-il déclaré au lendemain du rejet massif de l'accord sur le Brexit par le parlement britannique par 432 voix contre 202.

"Il appartient maintenant au gouvernement britannique de dire quelle est la prochaine étape. L'UE va rester unie et déterminée à trouver un accord", a-t-il ajouté.

Selon lui, un des moyens de sortir de l'impasse serait que Londres accepte un alignement plus étroit sur les règles européennes afin de s'assurer à l'avenir de relations commerciales très proches.

L'UE n'acceptera pas que les lignes directrices établies soient dénaturées, notamment concernant le processus de paix et la frontière en Irlande ou encore les droits des citoyens, a de son côté prévenu Frans Timmermans au nom de la Commission européenne.

L'accord de retrait trouvé entre Londres et les 27 reste celui qui "nuisait le moins possible à qui que ce soit", a-t-il estimé.

Le président du Parlement européen, l'Italien Antonio Tajani, a quant à lui déploré une "mauvaise nouvelle". "Nos premières pensées vont aux 3,6 millions de citoyens européens qui vivent au Royaume-Uni et aux Britanniques qui vivent dans d'autres pays d'Europe", a-t-il déclaré. "Ils ont besoin de garanties en ce qui concerne leur avenir. Nous serons toujours à leurs côtés", a-t-il insisté.

Selon lui, le vote de mardi dégage "deux majorités négatives : l'une contre l'accord de retrait, l'autre contre l'éventualité d'une sortie de l'UE sans accord négocié". Les Britanniques doivent désormais "dégager une majorité pour une solution commune", a-t-il poursuivi. "Il faut voir comment le gouvernement britannique a l'intention de procéder, et si le parlement britannique décide de modifier ses lignes rouges", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a exhorté le Royaume-Uni à "clarifier ses intentions dès que possible". "Le temps est presque écoulé", a-t-il rappelé. La date du 29 mars 2019 reste toujours celle à laquelle le pays devra avoir quitté l'UE.

Lors du débat à Strasbourg, le coordinateur du Parlement européen sur le Brexit, le Belge Guy Verhofstadt, a lui aussi demandé au Royaume-Uni un dialogue multi-partite afin de construire une majorité positive permettant de débloquer la situation et de potentiellement redéfinir les lignes rouges du Royaume-Uni.

Il revient désormais au gouvernement et au parlement du Royaume-Uni de faire savoir à l'UE où se trouve une majorité positive et quel type de relation le pays souhaite établir avec l'UE, ont insisté les eurodéputés. Un retrait sans accord n'est dans l'intérêt de personne, ont-ils alerté.

La Première ministre britannique Theresa May a jusqu'à lundi pour présenter un "plan B" si elle survit à la motion de censure travailliste qui doit être examinée mercredi. Plusieurs options s'offrent à elle : s'engager à retourner négocier à Bruxelles ou demander un report de la date du Brexit. Le rejet du texte ouvre également la possibilité d'un divorce sans accord, redouté tout particulièrement par les milieux économiques.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source: Agence de presse Xinhua
Retournez en haut de la page