Bénin : les dirigeants ouest-africains doivent valoriser leurs territoires pour prévenir la criminalité transfrontalière

Le directeur général de l'Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers, Marcel Baglo, a invité mardi à Cotonou les dirigeants ouest-africains à investir dans le développement des zones frontalières en vue de limiter la criminalité transfrontalière.

"Nous attirons l'attention des dirigeants de l'espace sur le fait que ne pas investir dans les zones frontalières, c'est exposer leurs pays au sous-développement et au terrorisme, car leurs pays serviront non seulement de champ d'expérimentation pour de nouvelles armes, des drones, mais aussi (...) pour de nouvelles techniques de guerre contre les pays du Nord", a-t-il confié à Xinhua au cours d'un entretien dans la métropole béninoise.

Il a estimé que la valorisation des espaces frontaliers doit nécessairement passer par l'intégration des préoccupations frontalières dans les profils sectoriels, notamment dans la sécurité.

"Nos Etats sont désintéressés des espaces frontaliers qui, aujourd'hui, constituent des bombes à retardements et qui, si rien est fait, vont exploser un beau matin", a-t-il déploré, soulignant la nécessité pour les gouvernants de l'espace régional d'élaborer des politiques pouvant prendre en compte ces zones géostatiques qui regorgent de matières premières.

Il a rappelé que dans l'espace ouest-africain, la criminalité transfrontalière s'est particulièrement développée à partir de 1990 avec l'éclatement ou l'exacerbation à l'intérieur de certains pays de crises politiques, de foyers de tensions, de conflits communautaires souvent liés à la gestion des ressources naturelles, de rébellions et même de guerres civiles.