Les pays de la CEDEAO évaluent les programmes nationaux de lutte contre le VIH/sida
L'Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) organisait mardi à Lomé (Togo) une réunion régionale des programmes nationaux de lutte contre le VIH/sida des pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Elle vise à examiner les progrès réalisés trois ans après l'adoption de la Déclaration de Dakar sur la prise en compte des populations clés dans la riposte au VIH/sida dans l'espace CEDEAO, à identifier les succès obtenus, les obstacles, les enseignements tirés et les actions prioritaires nécessaires à mener au niveau national et régional afin d'accélérer les avancées en vue de la réalisation des objectifs.
Selon Marie Engel, la représentante du bureau régional de l'ONUSIDA en Afrique occidentale et centrale, les pays de la CEDEAO connaissent des épisodes récurrents de maladies à potentiel épidémique et des crises sanitaires de plus en plus fréquentes, en plus du lourd fardeau du paludisme, du VIH et de la tuberculose.
"Avec 6,1 millions de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en 2017, l'Afrique de l'Ouest et du Centre est la deuxième région du monde comptant le plus grand nombre de PVVIH après l'Afrique australe et orientale (19,6 millions)", a-t-elle relevé.
Mme Engel a précisé que la prévalence du VIH en Afrique de l'Ouest variait entre 0,3% au Niger et 3,4% en Guinée-Bissau en 2017. Cependant, il est de 5 à 10 fois plus élevé chez les populations clés qu'au niveau de la population générale. "Par exemple, chez les professionnelles du sexe, le taux est entre 5,4% au Burkina Faso et 24,3% en Gambie", a-t-elle poursuivi.
Pour le secrétaire général du ministère togolais de la Santé, Awoussi Sossinou, l'épidémie du VIH se concentre en Afrique occidentale et centrale parmi les populations clés et vulnérables. Il a affirmé que quatre nouveaux cas d'infections au VIH sur dix dans la région proviennent des populations clés et de leurs partenaires.
"En 2016, l'Union africaine et les responsables politiques de la CEDEAO ont approuvé le plan de 'rattrapage' de l'Afrique de l'Ouest et du Centre, qui vise à éliminer les goulots d'étranglement en matière de passage à l'échelle et à accélérer leurs réponses nationales respectives et atteindre une trajectoire permettant de réaliser les objectifs 90-90-90 d'ici 2020", a-t-il conclu.
Ces objectifs "90-90-90" vise à avoir 90% des personnes infectées connaissant leur statut, 90% sous traitement antirétroviral et 90% avec une charge virale indétectable.
Adoptée en 2015, la Déclaration de Dakar comprend quatre engagements : le renforcement de l'information stratégique, le renforcement des systèmes de santé, le renforcement des services communautaires et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.