Sahel: validation d'un document-cadre pour lutter contre l'extrémisme (PAPIER GENERAL)

Par :  |  Mots clés : Tchad-Sahel-lutte-extrémisme
French.china.org.cn | Mis à jour le 24-11-2018

Réunis depuis jeudi dans la capitale tchadienne, des experts des différents pays du Sahel finalisent un guide régional de prévention de la radicalisation et de la lutte contre l'extrémisme violent dans cette région de l'Afrique.

Cible de groupes terroristes et autres entreprises criminelles, le Sahel fait également face à un autre défi sécuritaire de taille: l'extrémisme violent associé au phénomène de la radicalisation. Après avoir évalué la gravité de la situation, l'Union africaine, le G5 Sahel et les autres partenaires s'étaient réunis, la première fois, en octobre 2016 à Bamako, au Mali, pour réfléchir, échanger et définir une stratégie de lutte commune. De colloque en colloque, des idées ont émergé et une méthode de travail a été adoptée: recourir aux services de consultants indépendants pour l'élaboration d'un document stratégique.

"Sur la base des conclusions de Bamako et de Niamey, notamment l'analyse des causes et de la variété des approches, ainsi que les pratiques en matière de prévention de lutte contre la radicalisation et l'extrémisme violent, nos deux organisations ont opté pour la rédaction d'un document-cadre pouvant servir de référence et de guide pour l'élaboration de guides nationaux de prévention et de lutte, assortis de plans d'actions", a déclaré Mamane Sambo Sidikou, secrétaire permanent du G5 Sahel. Selon lui, le colloque de N'Djaména marque l'étape ultime de cette construction; il doit définir une feuille de route claire et réaliste pour la mise en œuvre des recommandations et conclusions.

Selon Pierre Buyoya, Haut-représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel, ce document de référence finalisé et validé dans la capitale tchadienne permettra à chaque pays de s'organiser dans la lutte contre l'extrémisme violent en fonction de ses réalités. "Aucun pays du G5 ne peut faire face à la menace terroriste tout seul", a déclaré M. Buyoya.

Le terrorisme se nourrit de lacunes dans les domaines de la gouvernance, du développement et de l'éducation. En plus d'être multisectorielle, la lutte contre le terrorisme est aussi multi-acteurs. Elle nécessite le concours de toute la société: chefs traditionnels et communautaires, leaders religieux, associations des femmes et des jeunes, etc. M. Buyoya s'est dit convaincu que la rencontre de N'Djaména est une étape cruciale.

Créé le 16 février 2014 à Nouakchott (Mauritanie), le G5 Sahel (comprenant le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad) se veut un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de développement et de sécurité.

La validation du document-cadre viendra renforcer le dispositif militaire mis en place par le G5 Sahel, déterminé à neutraliser les groupes terroristes qui ont transformé cette partie de l'Afrique en une zone de non-droit.

Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zène, expliqué les efforts consentis par son pays dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. "Le Tchad a pris et continue de prendre toute sa part dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent. Son engagement militaire fort au Mali et dans le cadre de la force multinationale mixte du bassin du Lac Tchad où il a payé et continue de payer de lourds tributs, ainsi que sa participation active à la mise en place du G5 Sahel, en sont une parfaite illustration", a-t-il précisé.

"Au plan national, le Tchad a pris des mesures visant à sécuriser ses frontières et à renforcer le contrôle à l'intérieur du pays, tout en mettant l'accent sur la prévention par la sensibilisation sur les dangers que représentent le terrorisme et l'extrémisme violent", a ajouté Mahamat Zène. A cet égard, le renforcement du contrôle aux frontières et la collecte systématique de toutes les informations sensibles relatives à l'extrémisme religieux, ont permis d'épargner le pays de l'idéologie djihadiste et d'étouffer dans l'œuf les quelques rares velléités enregistrés ici et là.

"De même, le gouvernement encadre le fonctionnement des structures religieuses, tout en respectant le principe de la laïcité. A ce titre, des mesures ont été prises pour dissoudre certaines associations jugées extrémistes et suspendre la délivrance de nouvelles autorisations de fonctionner aux organisations religieuses suscitant de doutes", a par ailleurs indiqué le chef de la diplomatie tchadienne.

Tous les acteurs pertinents, en particulier les chefs traditionnels et les leaders religieux, sont mobilisés et mis à contribution dans la prévention de l'extrémisme violent et la promotion de la culture de la paix, de la coexistence pacifique et du dialogue interreligieux.

Une journée dédiée à la paix est décrétée et célébrée par toutes les confessions religieuses (chrétiennes et musulmane) le 28 novembre de chaque année; une date symbolique qui marque également la proclamation de la République du Tchad en 1958. F

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Source: Agence de presse Xinhua
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