Les entreprises françaises souhaitent saisir toutes les opportunités à la CIIE

Au cours des 40 dernières années, la politique de réforme et d'ouverture de la Chine a non seulement fait de ce pays la deuxième plus grande économie du monde, mais a aussi permis à des entreprises étrangères de profiter de grandes opportunités économiques. La première édition de l'Exposition internationale d'importation de la Chine (CIIE), qui se tiendra début novembre à Shanghai, leur offre une nouvelle chance.

En mai 2017, le président chinois Xi Jinping avait annoncé, lors du Forum de "la Ceinture et la Route'' sur la coopération internationale que son pays allait organiser la CIIE l'année suivante. L'organisation de cette exposition constitue une politique importante du gouvernement chinois pour favoriser le lancement d'un nouveau cycle d'ouverture de haut niveau du marché chinois au reste du monde.

"C'est un rendez-vous très important sur le plan commercial. Nous avons des échanges à équilibrer, des entreprises à faire se rencontrer", a confié à Xinhua au début de l'année l'ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin en marge d'une rencontre franco-chinoise à l'incubateur de start-ups Station F à Paris. Il a souhaité que les régions de son pays puissent être associées à cette mobilisation en y envoyant des entreprises "à fort potentiel et très enracinées dans les régions de la France".

La Chine est prête à favoriser l'importation de produits "made in France" afin de rééquilibrer ses échanges commerciaux avec la France. De fait, cette exposition est une action concrète de la Chine pour soutenir la mondialisation économique. Elle fournira de nouvelles opportunités aux pays du monde entier de promouvoir en Chine leurs produits d'exportation.

Les chiffres de la CIIE sont impressionnants. Selon le comité d'organisation, les sociétés invitées, présentes sur 270.000 mètres carrés de stands, viennent de plus de 130 pays et régions de cinq continents, y compris de pays développés, en développement et moins développés. Elles seront plus de 2.800 à l'exposition, dont plus de 200 classées dans la liste Fortune Global 500 et des leaders dans leur secteur.

Parmi elles figurera le géant français des cosmétiques L'Oréal. Son directeur général en Chine, Stéphane Rinderknech, s'attend à ce que la CIIE soit une fenêtre entre la Chine et le commerce mondial.

"En avril dernier, L'Oréal s'y est officiellement inscrit, devenant à cette occasion le plus grand exposant de biens de consommation de la CIIE. Nous sommes fiers d'y participer en tant qu'exposant majeur de l'industrie cosmétique'', confie-t-il à Xinhua, ajoutant que son groupe présentera aux consommateurs chinois ses marques les plus prestigieuses et des produits de haute qualité, des innovations technologies supérieures, un commerce de détail révolutionnaire et un concept de développement durable de pointe.

Il souhaite ainsi saisir l'opportunité qu'offre cette CIIE pour déployer davantage de marques internationales bien accueillies par les consommateurs et lancer en exclusivité de nouvelles marques et de nouveaux produits sur le marché chinois.

Airbus participera aussi à la CIIE, présentant sa gamme aérospatiale, notamment des maquettes des satellites OneWeb et Aeolus, afin de renforcer son image de leader mondial dans l'aéronautique et l'aérospatial, a indiqué Xu Gang, directeur général d'Airbus Chine.

"Nous espérons saisir cette occasion pour renforcer les échanges et la coopération avec le gouvernement chinois, les clients et les partenaires et consolider notre part sur le marché de l'aviation civile", a-t-il déclaré. "Nous cherchons de nouvelles opportunités de coopération dans les domaines du service après-vente, des hélicoptères et des solutions aérospatiales'', a ajouté M. Xu.

Aux yeux de l'économiste français Daniel Haber, ces nouvelles opportunités offertes par la CIIE constituent un accès facilité à un marché complexe pour des entreprises de toutes tailles, y compris les PME.

Selon ce professeur d'économie et de management international, la France, déjà présente en Chine dans les infrastructures, les équipements, les technologies et le luxe, a la possibilité de proposer un large choix de biens de consommation, tels que des aliments, des boissons, des cosmétiques et des produits de soins fabriqués par des PME régionales, dont la marque n'est pas connue mais offrant un bon rapport qualité-prix.

Aujourd'hui, la croissance économique de la Chine est passée d'une phase de croissance rapide à une phase de développement de haute qualité. Dans cette nouvelle phase, elle connaît une demande plus forte de biens et de services spéciaux de qualité. En ce sens, la CIIE crée une plateforme de coopération internationale qui permet à différents pays de montrer leur visage, promouvant ainsi la mondialisation et une économie mondiale ouverte.