(CIIE) Les pays africains souhaitent un grand succès de l'exposition de Shanghai (PAPIER GENERAL)
La première édition de l'Exposition internationale d'importation de la Chine (CIIE), qui aura lieu à Shanghai du 5 au 10 novembre, va offrir de nombreuses opportunités de croissance économique aux pays africains et promouvoir la libéralisation des échanges commerciaux mondiaux, selon des experts africains.
La Chine entend importer beaucoup plus de produits africains, notamment en dehors des ressources naturelles, a déclaré El Hadj Alioune Diouf, ancien directeur du commerce intérieur au ministère sénégalais du Commerce, lors d'une interview accordée à Xinhua. Cette initiative permettra d'ouvrir des opportunités de croissance économique en Afrique, a-t-il souligné.
En tant qu'enseignant en commerce international à l'Université de Dakar et à l'Ecole nationale d'administration (ENA), M. Diouf a également demandé aux opérateurs économiques africains et plus particulièrement sénégalais de comprendre l'enjeu d'une telle exposition pour pouvoir en profiter au maximum.
Le commerce intra-africain peut être stimulé par le marché chinois, en incitant par exemple les pays africains à échanger leurs produits dans le but d'exporter des quantités importantes en Chine, a affirmé M. Diouf. "Ce sera une exposition immense, certainement une cinquantaine de pays africains vont y participer", a-t-il indiqué.
Par ailleurs, la CIIE pourrait contribuer à libéraliser les échanges commerciaux dans la mesure où la Chine s'est dite disposée à signer des accords de libre-échange avec tous les pays africains qui le souhaiteraient, a estimé M. Diouf. "Si les pays arrivent à (prendre) des initiatives comme celles de la Chine, le protectionnisme n'aura plus sa place dans le monde", a-t-il fait remarquer.
La CIIE est jugée par des observateurs maliens comme "une excellente initiative" qui peut beaucoup profiter au pays. "Cela montre que la Chine est consciente que son avenir reposera aussi sur le développement du commerce avec le reste du monde, notamment le développement de ses importations en provenance d'autres pays comme le Mali", a analysé Moussa Mara, ancien Premier ministre malien. D'après lui, "le commerce doit aller dans les deux sens pour engager la prospérité partagée et le développement mutuel qui sont si chers à la Chine".
"C'est une opportunité pour tous les pays, donc pour le Mali. C'est à nous d'y participer, à travers notamment nos opérateurs économiques", a noté M. Mara, qui est également économiste et expert-comptable.
La Tunisie considère comme une grande opportunité la première édition de la CIIE, a indiqué Dhouha Mizouni, vice-présidente du Conseil d'affaires tuniso-chinois (CATC), dans une interview accordée à Xinhua. Il s'agit d'un événement très important, car il consolidera les rapports de la Chine avec ses partenaires qui auront l'opportunité d'exporter leurs produits vers le marché chinois, a-t-elle indiqué.
La Tunisie sera officiellement représentée par trois entreprises du secteur de l'huile d'olive et de l'artisanat. Quinze autres feront aussi le déplacement à Shanghai en tant que visiteurs. Au cours de l'exposition, "nous allons essayer de montrer aux entreprises tunisiennes les vrais potentiels du marché chinois, mais nous projetons aussi des rencontres B2B", a-t-elle précisé.
Pour la secrétaire d'Etat marocaine au Commerce extérieur, Rakiya Eddarhem, cette participation s'inscrit dans le cadre de la diversification des partenaires économiques du Maroc. Elle a noté que la Chine était l'un des partenaires majeurs du Maroc en Asie.
Le vice-président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Khalid Benjelloun, estime quant à lui que le partenariat industriel entre la Chine et le Maroc "est déjà une réalité.
"Nous ne partons pas d'une page blanche", a-t-il affirmé, faisant état d'une augmentation de 50% du volume des échanges commerciaux bilatéraux ces trois dernières années. Selon lui, les exportations marocaines vers la Chine ont augmenté de plus de 70% pendant la même période.
Selon les données fournies par le ministère chinois des Affaires étrangères, le volume du commerce Chine-Afrique avait été multiplié par 200, passant d'à peine 765 millions de dollars en 1978, à 170 milliards de dollars en 2017. La Chine maintient par ailleurs sa position de premier partenaire commercial de l'Afrique depuis huit années consécutives.