L'enquête sur "Révolution Chemnitz" ravive le débat sur l'extrême-droite en Allemagne
Les investigations menées actuellement par le procureur général d'Allemagne sur une organisation soupçonnée de néonazisme et de terrorisme, connue sous le nom de "Révolution Chemnitz", ont ravivé mardi le débat public en Allemagne sur la présence accrue de l'extrême-droite dans ce pays.
Katrin Goering-Eckardt, chef de file du groupe parlementaire du parti Vert, a déclaré au journal "Neue Osnabruecker Zeitung" que l'arrestation récente de huit personnes en relation avec la formation de "Révolution Chemnitz" était un "signal d'alerte" pour les hommes politiques.
À la lumière des récents événements, Mme Goering-Eckardt a qualifié d'"insensées" les tentatives d'une partie du gouvernement fédéral pour minimiser la menace de l'extrême-droite. La dirigeante du parti écologiste a déploré que la "grande coalition" se préoccupe de ses querelles internes depuis les défilés de Chemnitz tandis que la mouvance d'extrême-droite s'est mobilisée et a apparemment tenté de préparer des attentats terroristes et de planifier une révolution menée par l'extrême-droite.
Ces propos de Mme Goering-Eckardt interviennent le jour même où quatre terroristes présumés de sensibilité d'extrême-droite ont été présentés à la Cour suprême fédérale allemande pour déterminer s'ils doivent rester en détention. Selon le procureur général, huit personnes au total ont formé une cellule terroriste opérant à Chemnitz qui planifiait des attentats contre des étrangers et des adversaires politiques, et a déjà entrepris de se procurer des armes à feu dans ce but.
Le parquet considère également comme probable que les suspects aient été impliqués dans les récents incidents de violence d'extrême-droite observés lors d'une série de manifestations très remarquées à Chemnitz. Suite au meurtre de Daniel H. fin août, toujours non résolu, des milliers de personnes sont descendues dans les rues dans cette ville de l'est de l'Allemagne pour exprimer leur colère contre une attaque que les activistes d'extrême-droite locale attribuent à l'afflux de réfugiés.
La police locale a lutté pendant deux semaines pour conserver le contrôle de la situation, tandis que des manifestants violents menaçaient, agressaient ou pourchassaient des civils d'apparence étrangère, et que des heurts éclataient avec des contre-manifestations dénonçant le nazisme. La participation suspectée de membres de "Révolution Chemnitz" à ces agressions contre des étrangers le 14 septembre est considérée par les enquêteurs comme une première étape en vue de mener des attaques à grande échelle ultérieurement, peut-être à l'occasion des célébrations de l'Unification de l'Allemagne qui approchent.
La cellule "Révolution Chemnitz" n'est que le dernier en date des groupuscules terroristes d'extrême-droite auxquels les autorités sécuritaires et judiciaires allemandes ont été confrontées ces dernières années. F