Koumakh Bakhoum, devenu le premier enseignant local de chinois au Sénégal, a une certitude : professer le mandarin dans son propre pays lui garantit l'ouverture des "portes du succès".
"J'espère apprendre au Sénégal les connaissances linguistiques et culturelles que j'ai maîtrisées en Chine", confie dans un entretien à Xinhua celui qui exerce à l'Institut Confucius de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) à Dakar.
Agé de 30 ans aujourd'hui, il a été l'un des premiers étudiants de l'Institut Confucius de l'UCAD. En 2013, il a obtenu une bourse pour continuer ses études en enseignement du chinois aux étrangers à Dalian (nord-est de la Chine). Après trois ans d'études, il a décidé de rentrer au Sénégal pour enseigner le mandarin.
M. Bakhoum anime également une émission en langue wolof sur Radio Chine Internationale Sénégal où il enseigne le chinois aux chauffeurs de taxi.
Pour Sun Zhen, directeur de l'Institut Confucius de l'UCAD, les enseignants locaux ont l'avantage de pouvoir enseigner le mandarin avec leurs propres méthodes, ce qui donne de meilleurs résultats.
Selon lui, un autre avantage important des enseignants locaux est qu'ils ne sont pas exposés à l'expiration de leur mandat comme les enseignants chinois qui ne peuvent rester que trois ou quatre ans dans un pays.
Pour l'heure, l'Institut Confucius de l'UCAD compte trois enseignants locaux. Ils sont en train de perfectionner leur apprentissage de la langue et de raconter des histoires chinoises à des étudiants sénégalais.
"Bakhoum est considéré comme un bon exemple par ses étudiants. En classe, il partage avec eux la façon dont il a pu surmonter les difficultés rencontrées durant son apprentissage du chinois", indique M. Sun.
L'institut Confucius de l'UCAD accueille, depuis sa création en 2013, quelque 4.000 étudiants, non seulement des Sénégalais, mais aussi des étudiants étrangers. "Apprendre la langue chinoise est devenu très à la mode au Sénégal", assure-t-il.
Mohamed Cissokho est l'un de ces étudiants. Malgré le fait qu'il n'apprend le mandarin que depuis deux ans, il est capable de réciter couramment d'anciens poèmes chinois.
"Les cours de chinois sont très intéressants. Je n'en ai jamais assez", dit-il.
En septembre prochain, il va poursuivre ses études à l'Université de Shandong. Après ces études, il entend devenir un homme d'affaires et contribuer au développement de la coopération économique et commerciale entre le Sénégal et la Chine.
Ces dernières années, la dynamique de développement des relations bilatérales a été davantage stimulée par une série de projets de coopération fructueux. Beaucoup d'entreprises chinoises coopèrent avec l'Institut Confucius de l'UCAD afin de répondre au besoin d'interprètes.
Selon l'ambassadeur de Chine au Sénégal, Zhang Xun, l'Institut Confucius de l'UCAD joue un rôle important dans la promotion de la culture chinoise et les échanges culturels sino-sénégalais.
La Chine attache une grande importance aux échanges et à la coopération dans le domaine de l'éducation entre les deux pays, assure M. Zhang, à l'approche du Sommet de Beijing 2018 du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) prévu pour début septembre.
Outre l'Institut Confucius de l'UCAD et les bourses accordées à des étudiants sénégalais, le Grand Théâtre de Dakar, le Musée des civilisations noires de Dakar et l'Arène nationale de lutte sont d'autres réalisations importantes de la coopération culturelle entre les deux pays, note l'ambassadeur.