Après 40 ans de réformes et d'ouverture, les changements en Chine impressionnent des hommes d'affaires du Moyen-Orient (REPORTAGE)
Un jour de septembre 1987 à Beijing, Arafat Harahcheh a vu des hordes de cyclistes dans les rues de la capitale chinoise. Il a pensé que les Chinois avaient organisé un événement sportif.
''Ca doit être une course cycliste en cours'', s'est dit cet étudiant jordanien qui venait d'arriver en Chine pour ses études universitaires. Mais il a vite compris que cette "course" était simplement un phénomène courant dans les rues de Beijing car le vélo était le mode de transport préféré des Chinois à l'époque.
''Au début, il y a eu les vélos, puis les voitures privées grâce à l'augmentation du revenu des habitants. Maintenant, les vélos sont de retour, mais soutenus par l'innovation dans l'e-commerce. C'est un processus remarquable et respectable'', avoue M. Harahcheh, qui souligne les changements profonds vécus par la Chine ces dernières décennies depuis le début de la politique de réforme et d'ouverture en 1978.
Arafat Harahcheh a fait partie de ces étudiants et hommes d'affaires d'étrangers venus en Chine après que celle-ci a ouvert ses portes au monde il y a 40 ans.
En 1992, il a obtenu un emploi dans une entreprise textile étrangère basée à Shanghai. En 1995, il a co-fondé une société d'exportation de produits industriels chinois vers des pays arabes.
Aujourd'hui, en tant que président du Forum des hommes d'affaires arabes de Chine, il décrit l'ouverture du pays comme une combinaison d'influx de technologies et d'investissements conjuguée à une croissance des PME locales.
''Ces deux forces ont aidé à créer des emplois domestiques, augmentant les revenus du gouvernement et formant une classe à revenu intermédiaire, établissant la base du miracle économique chinois de ces 40 dernières années'', confie-t-il dans un entretien à Xinhua.
En 1992, l'homme d'affaires turc Murat Kolbasi, alors âgé de 26 ans, a visité Shanghai et y a découvert le secret des gadgets chinois qui ont battu ses produits sur le marché européen.
Impressionné par les faibles coûts de main-d'œuvre en Chine, M. Kolbasi a signé un accord avec une usine locale d'un fabricant d'équipements d'origine (OEM), combinant l'expertise turque avec la puissance de fabrication chinoise. Plus d'un quart des produits de son entreprise sont désormais fabriqués en Chine.
Il se dit convaincu qu'une économie chinoise robuste génère plus d'avantages pour les hommes d'affaires du monde entier. "En participant à l'ouverture de la Chine, mon entreprise est devenue plus compétitive sur le marché mondial qu'il y a 30 ans", assure-t-il.
Malgré les échanges culturels et humains croissants entre le Moyen-Orient et la Chine, Arafat Harahcheh estime cependant que davantage d'efforts doivent être faits dans ce domaine.
''Je fais la navette entre les pays arabes et la Chine depuis plus de 30 ans et je trouve que les livres arabes traduits en chinois sont encore rares et vice versa. Ca n'aide pas les chercheurs et les hommes d'affaires des deux côtés'', regrette-t-il.