Le Togo a recours au marché financier régional pour se remettre sur les rails (PAPIER D'ANGLE)

Le Togo a réussi à lever 447,62 milliards FCFA, soit près de 804 millions de dollars américains sur le Marché financier de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pour la seule période des cinq premiers mois de l'année en cours, alors que l'économie du pays se métamorphose et est confrontée à une crise socio-politique.

Le montant total levé depuis janvier représente 62 % des ressources collectées en 2017, a expliqué Edoh Kossi Amenounve, le directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) qui est commune aux huit pays regroupés au sein de l'UEMOA dont le Togo.

A noter qu'une cérémonie a été organisée après l'entrée en Bourse des obligations émises par l'Etat togolais sur le Marché financier de l'UEMOA pour un montant de 61,8 milliards FCFA.

La mobilisation des financements sur le marché financier intervient à un moment où le Togo est à l'épreuve de difficultés financières consécutives à une crise socio-politique déclenchée en août 2017 et qui affecte les activités économiques dans le pays.

Le ministre de l'Economie et des Finances Sani Yaya a salué le succès de l'opération, 61,9 milliards pour 60 milliards FCFA recherchés, estimant que cela démontre "la confiance des investisseurs en la politique de développement soci-économique orientée vers les réformes, la modernisation et surtout l'inclusion sociale".

Il a rappelé que le Togo s'est engagé depuis une dizaine d'années dans un vaste programme de modernisation et de transformation de son économie, citant notamment la modernisation du Port Autonome de Lomé (PAL) avec la construction du terminal à conteneur et de l'Aéroport International Gnassingbé Eyadéma (AIGE), la construction de plusieurs routes tant à Lomé que sur les axes reliant la capitale à l'intérieur du pays.

"Les avancées enregistrées dans la mise en œuvre des différentes réformes ont permis de stabiliser le cadre macroéconomique avec notamment un taux de croissance en progression et qui se situe au-delà de 5% en moyenne, une inflation maîtrisée, et une amélioration du compte extérieur", a estimé Sani Yaya.

Malgré ces avancées, a-t-il reconnu, "la pauvreté surtout en milieu rural, le niveau du chômage, du sous-emploi, en particulier chez les jeunes, demeurent des défis à relever".

"Le marché financier étant l'une des opportunités pour nos pays de pouvoir mobiliser des ressources pour financer leur développement, le gouvernement togolais, continuera de saisir cette opportunité offerte par le marché régional à travers des émissions de titres publics", a expliqué le ministre de l'Economie et des Finances.

Aujourd'hui, le Togo se dote d'un Plan National de Développement (PND 2018-2022) qui est désormais unique cadre de référence en matière de développement pendant que la pauvreté touche 68,7% de la population vivant en milieu rural.

Le plan en question vise à concilier les notions d'"émergence" et de "développement durable", pendant que l'attention sera focalisée sur la croissance, la création d'emplois, la réduction de la pauvreté et des inégalités, la gestion durable de l'environnement et la lutte contre les changements climatiques.

Avec déjà quatre emprunts obligataires émis sur le marché régional, le Togo envisage encore de retourner sur la BRVM pour mobiliser de nouvelles ressources qui serviront à réduire les dettes et à relancer l'économie du pays.

"Nous avons prévu une autre émission cette année pour poursuivre l'assainissement des finances publiques et apurer les arriérés commerciaux afin de donner un souffle à l'économie", a fait savoir le ministre togolais. F