Le Niger fustige les expulsions de migrants africains sur son territoire par l'Algérie

Le ministre d'Etat nigérien en charge de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Bazoum Mohamed, a fustigé mardi la vague d'expulsions depuis quelque temps de migrants africains opérées par les autorités algériennes vers le Niger.

En mission dans la région d'Agadez (Nord), frontalière d'Algérie, M. Mohamed a visité, aux côtés du Premier ministre nigérien Brigi Rafini, le centre de transit de migrants de l'OIM où se trouvent actuellement plus de 770 migrants ouest-africains expulsés pour la plupart par les autorités algériennes.

Originaires de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest notamment le Mali et la Guinée, ils avaient été arrêtés dans la capitale et certaines villes algériennes, avant d'être déposés dans le désert proche de la frontière, d'où ils font le reste de la traversée dans des conditions très pénibles pour atteindre les localités nord-nigériennes.

Une situation que le ministre d'Etat a fustigée comme étant "injustifiée".

"Nous avons eu de longues discussions avec les autorités algériennes à plusieurs reprises à l'occasion desquelles nous leur avons demandé de ne plus nous renvoyer de migrants du Mali, de Guinée et d'autres pays", a-t-il fait remarquer.

"Nous sommes prêts à accueillir tous les Nigériens que les Algériens ne souhaiteraient plus voir sur le territoire", par contre, "nous avons dit aux autorités algériennes de cesser de nous envoyer des jeunes" des autres pays, a-t-il poursuivi.

Le ministre a appelé les autorités algériennes à "déposer les Africains chacun dans leurs pays respectifs plutôt que de nous créer cette situation dont l'échelle ne fait que grandir et ça nous cause de problèmes humanitaires qui sont au-dessus de nos capacités".

Le Niger et l'Algérie, unis par l'histoire, la culture et la géographie, partagent une frontière longue de plusieurs centaines de kilomètres.