Sommet de l'UA : l'Afrique peut s'inspirer de l'expérience de la Chine dans la lutte contre la corruption, selon l'ABCF (INTERVIEW)
French.china.org.cn | Mis à jour le 26-01-2018
La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), agence destinée au renforcement des capacités de l'Union africaine (UA), a conseillé vendredi aux pays africains de tirer des leçons de l'expérience de la Chine dans la lutte contre la corruption.
Emmanuel Nnadozie, secrétaire exécutif de l'ACBF, a déclaré dans une interview exclusive accordée à Xinhua en marge du 30e sommet de l'UA à Addis-Abeba que les mesures anti-corruption de la Chine garantissaient que les lois soient respectées et appliquées.
Selon M. Nnadozie, outre les engagements politiques, les pays africains doivent renforcer les capacités des institutions exécutives et judiciaires du continent afin d'éliminer ou de réduire la corruption.
"Chaque fois que vous traitez avec des pays qui ont réussi dans le développement, vous avez quelque chose à apprendre d'eux (les Chinois)", a déclaré M. Nnadozie, ajoutant qu'"ils ont dû faire les choses correctement, pas seulement investir dans les gens et les apports en nature, mais aussi s'assurer qu'il y a une responsabilité, une transparence et peu ou pas de corruption".
"La Chine, à cet égard, aurait quelques leçons dont les pays africains peuvent bénéficier", a déclaré M. Nnadozie.
L'ACBF a fait de l'année 2018 une année anti-corruption en convoquant le 30e sommet de l'UA sur le thème "Remporter la lutte contre la corruption : une voie durable pour la transformation de l'Afrique".
"En particulier dans un sens où les autorités chinoises ont pu mettre en place des institutions qui garantissaient que les lois étaient respectées et que l'application de la loi était effective et que les stratégies et les plans étaient pleinement mis en oeuvre", a-t-il ajouté.
Au sujet des déficiences de l'application de la loi anti-corruption dans les pays africains, M. Nnadozie a exhorté le continent à travailler ensemble sur le renforcement de la mise en oeuvre des politiques, lois et procédures.
"En plus de mettre en place des excitations pour encourager les bons comportements, il est également important de mettre en place des mécanismes d'application solides afin de démontrer que personne n'est au-dessus des lois", a-t-il déclaré.
Il a également indiqué que la promulgation des engagements politiques devrait être dûment prise en compte, ajoutant que "si les gens politisent la lutte contre la corruption, alors ils peuvent perdre la bataille avant même qu'elle ne commence".
Notant que l'Afrique a une population de jeunes en plein essor, qui est l'avenir du continent, le secrétaire exécutif a conseillé le travail sur l'état d'esprit par l'éducation, en particulier les jeunes, si elle veut mettre fin à la corruption.
L'ABCF a également souligné que la lutte efficace contre la corruption aidera l'Afrique à optimiser les investissements dans la révolution des compétences qui facilitera la transformation accélérée et durable du continent.
L'initiative anti-corruption de l'UA est intervenue alors que la Chine annonçait récemment qu'elle souhaitait renforcer la coopération avec les pays africains afin de promouvoir l'établissement d'un nouvel ordre international anti-corruption.
Selon M. Nnadozie, la lutte contre la corruption doit être au sommet des objectifs du continent africain. Il a également appelé les dirigeants africains à donner la priorité à la lutte contre la corruption parmi d'autres questions importantes.
Des mesures efficaces de lutte contre la corruption et la mise en oeuvre des règlements, lois et procédures anti-corruption existants ont également été indiquées comme des indications importantes pour créer une Afrique où "la corruption est inacceptable", a conclu M. Nnadozie.