Cyclone Berguitta : Maurice passe en alerte III, arrêt des activités économiques (SYNTHESE)

Maurice est passé en alerte cyclonique de classe III mercredi matin à partir de 4 h heure locale (minuit GMT), signifiant l'arrêt des activités économiques alors que le cyclone tropical Berguitta continue de s'approcher de cette île touristique du sud-ouest de l'océan Indien.

A 7h, le cyclone tropical Berguitta se situait à environ 330 km au nord-est de Maurice, soit à une latitude de 18,5 degrés sud et une longitude de 60,3 degrés est, indiquent les services météorologiques mauriciens.

Selon le communiqué des services météorologiques, Berguitta se déplace vers l'Ouest-Sud-Ouest à une vitesse de 7 km/h. Sur cette trajectoire, le cyclone tropical s'approche dangereusement de Maurice et représente une menace directe pour l'île.

La météo mauricienne conseille au public à Maurice de prendre toutes les précautions qui s'imposent et de rester à l'abri. Le temps à Maurice sera nuageux à couvert avec des pluies intermittentes. La pluie sera modérée à forte, par moments accompagnée d'orages.

Le vent, qui souffle à une vitesse d'environ 50 km/h, va se renforcer graduellement et les rafales pourront atteindre les 120 km/h tôt dans la soirée, ajoutent les autorités météorologiques. Il est attendu que l'oeil du cyclone passe à son point le plus rapproché jeudi matin entre 7h et 10h.

L'avertissement de classe III signifie que les activités économiques sont désormais à l'arrêt, à l'exception des services essentiels du gouvernement comme la force policière, les hôpitaux, les pompiers ou encore le service d'électricité.

Le port a cessé toute activité mercredi matin, mais des employés sont sur place pour démonter et mettre en sécurité les équipements, tels que les grues, a déclaré un responsable à la radio nationale ce mercredi matin.

De son côté, l'aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Plaisance, a cessé ses activités à partir de 7h ce mercredi matin en raison des conditions météorologiques associées au cyclone Berguitta.

Dans le secteur privé, seuls les hôtels continuent de fonctionner en raison de la présence de touristes, obligés de rester dans leurs chambres. Les vols étant supprimés, ce n'est qu'à la levée des alertes qu'ils pourront éventuellement quitter le pays ou prolonger leur séjour.

Le correspondant local de Xinhua a pu constater mercredi matin que les commerces, mis à part quelques bureaux de tabac et boulangeries, étaient fermés. Il est vrai que les Mauriciens avaient déjà fait leurs provisions la veille. Seuls circulaient quelques vans transportant les employés des hôtels. Il est d'ailleurs interdit de circuler, les assurances ne prenant pas en compte tout dommage occasionné durant un avertissement de cyclone de classe III. Au marché de Quatre Bornes, la foire du mercredi, la plus importante du centre de l'île, ne comptait qu'une dizaine de marchands à 7h, alors qu'ils sont déjà une centaine en jour normal. Quand aux clients, il n'y en avait pratiquement pas.

D'autre part, le comité national de crise sur les catastrophes naturelles s'est réuni dans la soirée de mardi à 22h. Etienne Sinatambou, ministre de l'Environnement et de la Sécurité sociale et président du comité, a appelé les personnes habitant des zones à risque à évacuer leurs habitations. Ainsi, mercredi matin, 671 personnes avaient rejoint les centres de refuges de l'île, dont une majorité (350 personnes) dans la région de Port-Louis.

Le comité de crise a aussi pris connaissance des inquiétudes du Conseil d'électricité central (CEB), qui a indiqué que le pays pourrait se retrouver sans électricité pendant une à trois semaines si jamais le pays venait à être frappé de plein fouet par le cyclone Berguitta.

La situation est jugée préoccupante en raison de l'état actuel des pylônes électriques du CEB ; en effet, plusieurs pylônes avaient déjà été renversés lundi, notamment à Rose Hill, dans le centre de l'île. Par ailleurs, un millier d'abonnés sont privés d'électricité dans différentes régions de l'île.