Les Etats-Unis gèlent en partie leur aide aux réfugiés palestiniens, suscitant l'inquiétude
Les Etats-Unis ont annoncé mardi avoir informé l'UNRWA, l'agence onusienne d'aide aux réfugiés palestiniens, qu'ils allaient geler un versement de 65 millions de dollars dans le but d'obtenir des "réformes" de cette institution.
Une lettre en ce sens a été remise mardi à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Moyen-Orient (UNRWA), a précisé lors d'un point de presse Heather Nauert, la porte-parole du Département d'Etat.
Le versement de cette somme, correspondant à environ la moitié de la contribution américaine, est gelé et non annulé, a-t-elle assuré, le temps que des réformes soient entreprises au sein de l'agence onusienne.
"L'une des choses que les Etats-Unis souhaitent, ce sont des modifications de la façon dont l'UNRWA fonctionne", a poursuivi Mme Nauert. "C'est l'une des choses que cette administration aimerait faire, au moment où l'on parle de réformer l'ONU (...) Ce n'est pas du tout une cause perdue. Nous voudrions que des réformes soient faites".
En dépit de cette annonce, les Etats-Unis verseront bien le reste de leur contribution volontaire pour 2018, soit 60 millions de dollars, afin que l'UNRWA ne soit pas contrainte de fermer ses portes.
Le Département d'Etat assure qu'il ne s'agit pas de représailles envers les Palestiniens pour avoir fait saisir le Conseil de sécurité de l'ONU sur la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël.
Mme Nauert a néanmoins engagé les pays ayant critiqué cette reconnaissance à apporter leur aide à l'UNRWA.
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s'est dit "très inquiet" mardi devant ce gel américain. "J'espère très fortement qu'au final, les Etats-Unis pourront maintenir leur financement de l'UNRWA, dont ils sont le principal contributeur", a-t-il dit.
M. Guterres a noté que l'UNRWA, créée en 1949, n'est pas une institution palestinienne, mais onusienne, qui vient en aide aux réfugiés palestiniens et à leurs descendants dans les territoires occupés, ainsi qu'en Jordanie, en Syrie et au Liban.
