Togo : pouvoir et opposition en profond désaccord sur les réformes politiques (SYNTHESE)

Par :  |  Mots clés : Togo-politique-réforme-Synthèse
French.china.org.cn | Mis à jour le 14-01-2018

Divisés sur des réformes politiques, une coalition de 14 partis d'opposition et le régime en place au Togo se sont livrés à une démonstration de force samedi avec la mobilisation respective de militants et de sympathisants lors de manifestations de rue pacifiques.

La coalition a envahi les rues de la capitale Lomé, et de quelques villes de l'arrière-pays avec des marches suivies de meetings pour réitérer son rejet des modifications introduites par le gouvernement pour, entre autres, une limitation du mandat présidentiel à deux.

Elle a reformulé ses revendications habituelles, portées depuis cinq mois de manifestations, sur un retour à la version originale de la Constitution de 1992 ou, à défaut, le départ du président Faure Gnassingbé dont le mandat s'achèvera en 2020.

L'opposition a également réitéré ses conditions au dialogue proposé par le pouvoir en vue de sortir de la crise et a appelé à ce que celui-ci soit organisé au plus vite et placé sous médiation extérieure.

Du côté de l'Union pour la République (UNIR, au pouvoir), c'est une mobilisation pour "la paix" et un "soutien" à Faure Gnassingbé qui a été organisé dans sept villes (Tsévié, Atakpamé, Tchamba, Sotouboua, Bassar, Kara et Dapaong), en plus du lancement à Lomé d'activités de proximité.

"Nous voulons tous des réformes et les signaux sont donnés aujourd'hui", a dit Kodzo Adedze, vice-président de l'UNIR pour la Région maritime, lors de la manifestation à Tsévié, à 35 km au nord de Lomé.

Il a noté que la logique était d'organiser un référendum constitutionnel avec notamment une limitation du mandat présidentiel à deux et un scrutin uninominal à deux tours. M. Adedze a indiqué que Faure Gnassingbé avait été plébiscité en 2015 par un électorat qui "s'agrandit du jour au jour".

Dans d'autres manifestations, des militants et sympathisants ont exhorté à la tenue d'un dialogue sans préalable et appelé le président togolais à "siffler la fin de la récréation".

Les manifestations antagonistes de la Coalition et du parti UNIR se sont tenues un 13 janvier, une date historique et controversée pour des manifestations politiques au Togo. C'est le 13 janvier 1963 en effet que le premier président togolais, Sylvanus Olympio, a été assassiné lors d'un coup d'Etat. Quatre ans plus tard, le 13 janvier 1967, c'était au tour de son successeur, Nicolas Grunitzky, d'être renversé par un autre putsch.

Arrivé au pouvoir en avril 1967, Gnassingbé Eyadema, père de l'actuel chef de l'Etat, avait pendant des années célébré avec faste le 13 janvier par une "fête de libération nationale" très contestée par l'opposition qui y voyait la célébration de l'assassinat de Sylvanus Olympio.

Depuis quelques années, suite à l'arrivée au pouvoir de Faure Gnassingbé en 2005, la journée du 13 janvier est placée sous le signe de "la prière et de recueillement" avant d'être dépouillée de toute commémoration à caractère politique au niveau du gouvernement.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source: Agence de presse Xinhua
Retournez en haut de la page